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Depuis quelques semaines il y a du nouveau au rayon de la production locale de Chez Julien, une épicerie du centre ville à Saint-Pierre. Des produits qui mêlent l’ultra-fraîcheur à la qualité avec une belle dose d’exotisme : une ferme urbaine vient de voir le jour à Saint-Pierre. Un projet innovant qui pourrait intéresser toute la région atlantique.

Fraîcheur 2.0 !

“C’est ce que le progrès peut faire de mieux !”, Jean-François Briand, le gérant de l ‘épicerie Chez Julien, et client de la première heure de Ligne verte, a des étoiles dans les yeux. Il ne tarit pas d’éloge à propos de cette nouvelle entreprise qui donne des ailes à son rayon légumes.

Depuis un peu plus d’un mois il peut proposer à ses clients des produits qu’il n’aurait jamais imaginé pourvoir fournir : coriandre tout juste cueillie, basilic thaï, menthe péruvienne …

Des herbes aromatiques qui sentent bon la Provence puis d’autres, aux parfums plus exotiques.  Il y a aussi des salades comme il était impossible d’en trouver dans l’archipel : “Du cresson, de la mâche, de la roquette fraîche ! On a tout ça maintenant !”

“De la salade locale, on en trouve tous les étés, bien sur. Cette fois, ce qui est formidable c’est qu’on va avoir ces produits frais dans nos rayons 12 mois sur 12 !  C’est une révolution pour moi en tant que gérant d’épicerie !” A tel point que vous ne trouverez plus chez Julien d’herbes aromatiques importées du Canada et beaucoup moins de salades importées. La priorité est donnée à la production locale. C’est un choix citoyen et engagé qui pourrait bien s’avérer payant : les clients sont au rendez-vous !

Et Jean-François Briand n’est pas le seul à s’enthousiasmer pour cette nouvelle production locale. Des étalages Ligne Verte éclosent un peu partout dans les épiceries de la ville et à Miquelon.

Une fièvre hydroponique !

Une ferme urbaine : un tournant vert pour son propriétaire

Une grande fierté pour l’équipe de Ligne verte très très occupée depuis l’ouverture et encore un peu sonnée par les excellents retours qui lui parviennent en flux continu.

Ligne verte c’est d’abord un tournant dans une vie et un projet longuement réfléchi et étudié, en toute discrétion. (Bravo pour l’effet de surprise !)

Stephane bry ferme urbaine

Stéphane Bry à l’origine de Ligne Verte
Crédit Photo Studio Briand

Il est porté par un Saint-Pierrais, Stéphane Bry, ex journaliste qu’on aurait bien imaginé se reconvertir dans le nautisme vus ses antécédents de navigateur. Voileux chevronné, diplômé et passionné, on le voyait marin, le voilà maraîcher 2.0.

“J’étais à un tournant dans ma vie, à la recherche d’un nouveau projet qui me corresponde à 100 %. L’innovation m’attire. La Nature aussi, c’était une façon de fusionner les deux.”

Alors suivent beaucoup de lectures, de recherches, de visites et la décision est  prise en 2018 : créer un jardin hydroponique à Saint-Pierre et Miquelon. Alex, le fils de Stéphane Bry, bientôt diplômé en marketing et communication, a suivi la tête la première depuis son retour ce printemps. Il est, entre autre, l’animateur de la dynamique page Facebook de Ligne Verte.

Des jardins suspendus … verticaux.

Un écrin de verdure, des plate-bandes comme des murs végétaux. Vert et blanc, apaisant et vivant ! Dans l’atmosphère contrôlée, à la température et à l’hygrométrie optimales les racks chargés s’alignent du sol au plafond. Les herbes aromatiques embaument la grande salle “On a une capacité d’environ 11000 plants. On passe du semoir à trois étapes de nursery pour ensuite disposer les plants dans des racks. Là ils recevront une solution qui leur apportera tous les nutriments nécessaires à leur croissance. En fait, c’est une installation très simple !” explique Stéphane Bry.

La photosynthèse se fait grâce à des lumières LED qui diffusent une lumière elle aussi contrôlée pour répondre exactement aux besoins des plantes en train de pousser.

Les salades poussent tranquillement  Crédit Photo HDE

Une solution nutritive est distribuée au goutte-à-goutte au sommet de chaque rack, elle imbibe le tissu buvard dans lequel chaque plant est soigneusement installé au moment du “rempotage”.

ferme urbaine ligne verte saint-pierre et miquelon

Une communication très soignée et un logo bien inspiré !

Est-ce que les produits de la ferme urbaine sont bio ? La question vous taraude ?! La réponse est “non et oui”. Le terme “bio” ne s’applique pas à la production maraîchère hors-sol. Cependant, ce qu’on recherche avec les produits bio, c’est la garantie qu’ils sont exempts  de pesticides ou de produits chimiques.

C’est le cas ici : aucun pesticide n’est utilisé dans la production. Tout est minutieusement contrôlé et surveillé, sept jours sur sept pour préserver la production du moindre petit souci. Marianne, toute jeune ingénieure agronome, veille au grain !

Au bout de plusieurs semaines, entre 6 et 8 en fonction des variétés, les salades sont prêtes à être récoltées et vendues. Magie du circuit court sur une petite île : pour les salades comptez une demi-heure entre la récolte et la mise en rayon. Un peu plus pour les herbes aromatiques qui sont vendues dans un joli sachet Kraft. Le temps de les ranger dans leur emballage …

Ligne verte, un concept à exporter

Quand on connait la région, on ne peut pas s’empêcher d’extrapoler et de penser à la région atlantique, tout entière impactée par un hiver long et rigoureux et une production maraîchère suspendue plusieurs mois par an.

C’est certain qu’à Saint-Pierre et Miquelon nous sommes à ce point l’endroit rêvé pour une telle entreprise qu’on se demande même pourquoi elle n’est pas arrivée plus tôt ! Hiver long, printemps brumeux, été très bref … c’est taillé sur mesure pour notre climat et nos surfaces disponibles très réduites. 3 emplois à la clé, des importations en moins, pas d’emballages plastiques, un bilan carbone imbattable … tout une série d’atouts pour Ligne Verte ! Longue vie !

Une ferme urbaine peut s’implanter absolument n’importe où. Pourquoi pas à Terre-Neuve et Labrador, ou dans les provinces maritimes ? 

 

 

 

 

Patricia Detcheverry

Après 10 ans en régie publicitaire, je me suis lancée dans l'hôtellerie et j'ai vécu (encore) 10 ans au rythme des saisons touristiques. Freelance depuis 2017 j'allie mon regard de femme de l'Atlantique et mes compétences en communication pour faire connaitre ma région. Ce que j'aime par dessus tout ? Faire découvrir les petits endroits paumés où personne ne va, les petites routes ignorées, les bouts du monde et les gens, toujours les gens !

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