Au centre du bourg de Miquelon, se dresse fièrement l’église Notre-Dame des Ardillers, aujourd’hui la plus ancienne église de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Inaugurée en 1865, l’église vient de se refaire une beauté extérieure. Et la voici maintenant parée pour Noël avec son imposante crèche.
Un peu d’histoire
Au retour des colons français et des Acadiens à Miquelon en 1763, l’abbé Ardiller n’eut de cesse de construire une église pour remplacer l’entrepôt qui servait de lieu de culte. Il déboursa d’ailleurs lui-même les fonds (978 livres et 10 sols, pour être précis) et la dédia à Notre-Dame des Ardillers, du nom d’un célèbre sanctuaire de Saumur.
L’église d’aujourd’hui n’est pas celle d’origine, mais le nom est resté et l’emplacement, à peu de choses près, est le même.
Visiter Notre-Dame des Ardillers c’est se transporter dans l’histoire de l’archipel, bien entendu, mais aussi y découvrir bien des facettes de la vie moderne.
L’édifice a été entièrement réalisé en bois, extérieur et intérieur, mais certains des piliers intérieurs sont en fait des mâts de navires naufragés, dont celui de la goélette Ali-Baba, de bien triste mémoire. Les marches menant au parvis de l’église (aujourd’hui dissimulées sous les pavés) sont en fait de grandes pierres plates importées de France, sous l’Ancien Régime, pour un improbable (et irréalisable!) projet d’écluse dans le goulet sablonneux du Grand Étang de Miquelon.
Les vitraux de l’église de Miquelon
Dans cette église vieille de 153 ans, les vitraux, eux, sont résolument modernes. Ils remontent aux années 80 et 90 et illustrent à la fois la vie des îles et le travail de la congrégation des Pères du Saint-Esprit.
C’est ainsi que le Frère André et l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal tiennent compagnie aux chalutiers de pêche de l’archipel, aux doris de Miquelon ou au Père Laval à l’Île Maurice. Un joyeux mélange!
Dans l’église de Miquelon, il y a de tout pour tous
Les vraies découvertes abondent:
- une peinture de la Sainte-Famille, œuvre de l’artiste local Joseph Lemoine (1830-1886) et superbement restaurée tout récemment.
- Une maquette de bateau réalisée par un artisan local il y a une centaine d’années.
- Des fresques représentant des scènes bibliques réalisées par une artiste-peintre locale, Madame Yvette Detcheverry, entre 1992 et 2002.
Et, dans le chœur, derrière l’autel, une reproduction de l’Assomption de Murillo, “offerte par l’Empereur en 1865”. Classée au patrimoine, cette œuvre vient elle aussi de bénéficier d’une importante restauration.
Restent encore bien d’autres trouvailles intéressantes comme le chemin de croix en plâtre, de nombreuses statues, de Jeanne d’Arc à Saint-Michel terrassant le dragon, Sainte-Antoine de Padoue, Saint-Pierre avec les clefs du Paradis et même Sainte-Thérèse, en châsse, grandeur nature!
Le confessionnal double, le crucifix, la pendule, la tribune pour la chorale valent aussi le coup d’œil. Et tout cela fait, je vous conseille fortement de vous asseoir dans les bancs et de prendre un moment pour absorber l’atmosphère du lieu.
Et pourquoi pas? allumer un cierge dans la chapelle du Saint-Sacrement…
Sainte nuit
Tous les ans, à la mi décembre, la chapelle Notre-Dame, à gauche du chœur, où se trouvent d’habitude les fonts baptismaux, se transforme en imposante crèche, oeuvre de bénévoles de Miquelon. C’est un moment très attendu!
Le chœur, lui, accueille de nombreux sapins de Noël et donne à l’intérieur de l’église un charme festif.
La messe de Noël sera bien belle à Miquelon!
Bonne idée de parler de cette église de Miquelon avec de jolis clins d’oeil aux artistes locaux.
Comme vous parlez des vitraux, il manque peut-être le nom du maître-verrier : Fabien Schultz. Ce n’est pas un local, c’est un Alsacien (1950-2012).
En tout cas compliments pour cet article sur le patrimoine (religieux celui-là).
Toujours très cordialement.