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Pour moi qui vis sur une île trop petite pour avoir un marché hebdomadaire à l’année et qui arpente les marchés fermiers avec le même éblouissement que si je visitais la caverne d’Ali Baba à Noël, je ne vois que de bonnes raisons à les fréquenter chaque semaine. Comme j’envie ceux et celles qui ont la possibilité de faire leurs emplettes régulièrement dans l’un des nombreux marchés de la région !… Circuits courts, produits de saison, artisans locaux pleins de talents : une économie solidaire directe où l’argent passe directement du consommateur au producteur sans intermédiaire. Un goût de monde idéal.

Par ce petit samedi matin de novembre frisquet qu’il fait bon prendre un thé dans une maxi tasse, encore en pyjama dans l’appartement silencieux. Les arbres aux branches nues bruissent devant les fenêtres aux stores mi-clos et je regarde mon thé refroidir en pensant à l’agitation dans laquelle certains sont déjà plongés depuis plusieurs heures … La ville dort encore, les exposants du marché fermier sont pourtant en train de finir de remplir leurs stands. Leur routine hebdomadaire. Bientôt il fera froid. Pour le moment le seul ennemi n’est encore que le réveil qui sonne en pleine nuit.

Dès 4h00 comme chaque samedi, qu’il pleuve, vente ou neige, des gens se lèvent à une heure où on préfère tous rester sous la couette. Un pull chaud, un café vite fait, les gants. Déjà. Et les premiers cageots à transporter qui réveillent les muscles engourdis.
Certains, sur le pieds de guerre encore plus tôt, ont chargé la camionnette pour être présents aux aurores. Parfois après deux bonnes heures de route. Ce qui compte c’est d’être présent dès l’ouverture des portes pour l’installation des étals.
Parce que comme chaque semaine, 52 semaines par an c’est dès 8h00 que les premiers clients arriveront.

Marché fermier de Dieppe. Sachets de verdure

Verdure et fraîcheur. À peine cueillie, la mâche se retrouve au marché. Photo HDE

 

Peu importe où on se trouve en Atlantique, ou ailleurs au pays, et peu importe le jour de la semaine où ils se tiennent, les marchés fermiers donnent le rythme aux producteurs et aux consommateurs. Ils organisent ce qu’avant on ne nommait même pas et qu’on appelle aujourd’hui les circuits courts.
On parle de traçabilité, d’empreinte écologique, de bilan carbone, de locavores. “Durable” est l’adjectif que l’on préfère ici … Tout un vocabulaire qui façonne des exigences de qualité pour notre alimentation dans le respect de la nature. Il était temps, on est allé trop loin dans le pas bon et le non équitable. Rétro-pédalons avec allégresse !

Ces lieux de commerce vieux comme le monde sont maintenant les endroits les plus «top tendances » de nos villes. Autour de ce besoin pourtant fondamental de « manger bien et manger sain », on re-découvre les producteurs locaux. On se rend compte de leur travail et de leur investissement pour fournir des aliments de qualité dans des conditions éthiques et écologiques, parce que l’un ne peut plus aller sans l’autre.

Ils ont un leitmotiv, toujours le même : la qualité et la fraîcheur des produits, la conscience écologique et le respect des animaux en plus.

Raison 1. Qualité et marché sont deux mots qui vont très bien ensemble

Enseigne du marché fermier de Dieppe

Tous les samedis matins, au marché de Dieppe, c’est l’affluence. Photo HDE

Que l’on parle d’huîtres, de pommes, de fromages, de charcuteries ou de sauces en pot. La fraîcheur est souvent la première motivation pour un client. Les producteurs vendent eux-même leurs produits en direct, ils sont garants de la qualité et de la fraîcheur de ce qu’ils proposent. Place au terroir, aux légumes et aux fruits de saison, mis en vente au pic de leur maturité.

À l’Heure de l’Est on partage ces valeurs-là : bien manger tout en stimulant l’économie locale par des achats chez les producteurs de la région, ça fait partie de nos intérêts, on vous en a déjà souvent parlé. Retournez lire nos articles sur ces producteurs exemplaires, parmi tant d’autres présents sur les marchés fermiers du Canada Atlantique. Les connaissez-vous ?

>>>  La Ferme de l’Isle Saint-Jean, et les sacs de course réutilisables de Colette, les truffes au chocolat d’Adorable Chocolat, les charcuteries de la Ferme du Diamant

Raison 2. Dans les marchés fermiers, on socialise !

Dans son stand, le producteur est face à vous.

Il n’est pas en Californie, pas en Floride, pas en Ontario : il est devant vous. Une interrogation sur sa façon de cultiver ? sur les produits phytosanitaires employés (ou pas), sur le respect des animaux, sur l’usage d’antibiotiques, ou d’hormone (ou pas) ?  Quelles poires iront mieux dans une tarte ? Combien de temps cuire ce rôti ? Posez vos questions. Vous avez le droit de demander. Intéressez-vous : la vie a meilleur goût quand on s’implique dans ses choix alimentaires.

Un marché fermier, c’est un petit monde d’habitués, qui viennent aux mêmes heure, chaque semaine.
Les clients sont reconnus aux stands, dans les allées on se croise, on se reconnaît, on fait un brin de jasette. Un repas programmé dans quelques jours ? Passez commande à votre producteur pour la semaine suivante.

Les artisans exposent leurs productions, ici des cupcakes originaux, là des cartes de vœux au découpage délicat. On s’informe sur la fabrication. C’est cette dame-là qui prépare ces savons-là : au marché vous savez à qui vous achetez, ça donne du sens à l’acte d’achat de mettre des visages sur des produits qui vous servent au quotidien.

L’ambiance de kermesse dans les allées, les petits enfants dans les poussettes, un groupe de musique blue grass qui arrive à peine à passer par dessus le brouhaha des conversations; C’est ça aussi qui met de bonne humeur, ça fait partie d’un tout, qu’on appelle la qualité de vie.

Au marché fermier les grandes tablées

Dans les marchés fermiers on peut manger sur place, et refaire le monde. Photo HDE

Raison 3. Cuisine ethnique de premier choix

Citronnelle, gingembre, cannelle, curry, emmenez-moi dans vos pays exotiques- Faites-moi voyager par un survol de vos casseroles !…

Nous sommes à Saint Jean de Terre-Neuve, à Charlottetown, à Halifax ou à Fredericton et à portée de mains on dispose d’une gamme très étendue de plats ethniques au fumet irrésistible. Tous préparés pas de “vrais” gens de là-bas et désormais d’ici. Des gens qui cuisinent comment ils le font chez eux. C’est toujours ça que l’on recherche quand on mange des cuisines du monde. On veut être sur d’avoir du VRAI et sur les marchés, c’est ce qu’on a. Le monsieur qui vient toutes les semaines avec ses 150 dumplings ne fait pas de productions industrielles. On est dans l’authentique et on aime tous ça.

Voilà un voyage facile et bon marché ! Et n’est-ce pas là une excellente façon de rencontrer des personnes qui nous ouvrent de nouveaux horizons ?
Au travers des effluves de Xian Bing, au son d’accents venus de 15 000 Kilomètres à la ronde les marchés fermiers ressemblent les “anciens” et les “nouveaux” canadiens autour d’une envie commune de bien manger.

Partages des traditions, de cultures et de gourmandises, je crois bien que ça vous parle autant qu’à moi !

 

marché fermier dieppe nouveau brunswick

La cuisine ethnique est toujours à l’honneur dans les marchés fermiers. Photos HDE

 

Patricia Detcheverry

Après 10 ans en régie publicitaire, je me suis lancée dans l'hôtellerie et j'ai vécu (encore) 10 ans au rythme des saisons touristiques. Freelance depuis 2017 j'allie mon regard de femme de l'Atlantique et mes compétences en communication pour faire connaitre ma région. Ce que j'aime par dessus tout ? Faire découvrir les petits endroits paumés où personne ne va, les petites routes ignorées, les bouts du monde et les gens, toujours les gens !

6 Comments

  • Catherine Marinescu dit :

    Bonjour Patricia,

    Votre site est très intéressant et j’ai un grans plaisir à vous lire..
    J’habite Cherbourg et j’ai passé mon enfance à Granville dans le département de la Manche en France. Ici, au XIXe siècle des pêcheurs sont souvent allés dans les iles du Canada pour la pêche.
    Je recherche Jean-Louis Rabottin qui est professeur d’histoire et géographie à Saint-Pierre et Miquelon. C’est un ami de mon frère Jean-Louis Dodeman avec qui ils ont faits des études à Paris en classe préparatoire en Khagne au Lycée Claude Monet. J’ai connu Jean-Louis Rabottin et il riait beaucoup avec mon frère Jean-Louis
    Pouvez-vous m’aider dans ma recherche ?
    Je m’appelle Catherine Dodeman épouse Marinescu, j’ai été professeur, et j’habite dans ce bout du monde, dans la presqu’ile du Cotentin. Par ailleurs je suis très intéressée par l’histoire locale du Cotentin où ont vécu les ancêtres de mon père.
    Avec tous mes remerciements et mes meilleures pensées,
    Catherine Dodeman Marinescu

  • alban melanson dit :

    Continu ton beau travaille. Alban

  • Tony M dit :

    Bravo Patricia! Beau travail!

  • Maggie dit :

    Toujours aussi bien écrit, vivant, intéressant, alléchant.

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