Avec le relâchement du confinement un peu partout et avec l’arrivée du beau temps, les adeptes du vélo se lancent. Et comme nous l’explique notre fidèle collaborateur, Philippe Basque, chez lui, dans la Péninsule acadienne, c’est sur la Véloroute que ça se passe!
Qu’à cela ne tienne, en 2020, tout en respectant la distanciation sociale au temps de la Covid-19, les utilisateurs de la Véloroute de la Péninsule acadienne sont bien nombreux. Ils roulent, courent, marchent et patinent sur des roulettes à plus de deux mètres d’écart. Depuis les premières phases de déconfinement, tout le monde est heureux de reprendre ses habitudes sportives sur la Véloroute.
Voir grand!
Au début des années 1990, après le démantèlement de la voie ferrée, on réfléchit à transformer ce chemin en piste cyclable. Il s’agit d’un terrain plat et sans courbe. On aménage donc une piste cyclable en terre reliant Caraquet, Shippagan et Tracadie.
Ce n’est qu’en 2005 que Serge Dugas propose d’en faire une véritable Véloroute et un attrait touristique. Durant des mois, Serge Dugas, ainsi que Roland Besnier, font la promotion du projet auprès d’organismes et de municipalités. Un premier tronçon est asphalté entre Caraquet et Bertrand, puis d’autres secteurs comme à l’île Lamèque. En 2018, la Véloroute reçoit plus de 6 millions de dollars du gouvernement du Nouveau-Brunswick et de trois municipalités de la Péninsule acadienne. La reconstruction de certains secteurs de la piste peut être complétée.
La Véloroute de la Péninsule acadienne est un circuit cyclable de plus de 325 kilomètres (près de 400 km avec les aller et retour sur certaines routes) reliant les 14 municipalités et autres communautés de la Péninsule acadienne. 70 kilomètres se retrouvent hors-pistes et les autres longent les routes de la Péninsule.
L’oeuvre de passionnés
L’actuel président de la Véloroute de la Péninsule acadienne, Ernest Ferguson, est un mordu du cyclisme. Alors qu’il est étudiant à l’Université d’Ottawa, en 1974, il achète son premier vélo. Il n’a pas lâché depuis!
Il aime faire des longues distances, ce qui le mène à participer à des Gran Fondo, une grande tournée tirant ses origines de l’Italie. Dans cet évènement, il n’y a pas de compétition entre les participants, chacun se bat contre son propre temps. Le but c’est le plaisir, en roulant à sa vitesse.
Ernest participe d’ailleurs à celui organisé à la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse. Son vélo le suit dans ses voyages en Europe, aux États-Unis et partout au Canada.
Des circuits très populaires
Ernest est très heureux de constater que les habitants ont déjà sorti leur vélo cette année notamment à cause de l’asphaltage de la piste l’année dernière. C’est très valorisant pour le comité de voir que la population s’approprie cette route cyclable.
Durant l’été, on estime que 46 % des utilisateurs sont des résidents locaux. Mais cette attraction permet aussi aux visiteurs de l’extérieur d’aller à la rencontre des Acadiens et des Acadiennes.
L’endroit de rencontres est surtout au « Y », c’est-à-dire à l’ancien embranchement des liens des voies ferrées menant à Shippagan, Tracadie ou Caraquet. Il y a toujours des personnes prenant une pause à cet endroit devenu un espace de rencontre pour les cyclistes. Le comité de la Véloroute prévoit y apporter des améliorations dans les années à venir.
Le vélo, c’est bon pour le commerce
La popularité de la Véloroute stimule aussi l’économie locale. Les cyclistes se promenant sur la Véloroute peuvent s’arrêter dans les commerces et les restaurants. Ceux-ci deviennent habitués à recevoir cette nouvelle clientèle.
Le comité supporte et encourage toujours le transport actif dans sa région. Il incite les gens à se rendre à vélo dans les commerces ou les lieux de service comme le bureau de poste, l’épicerie et même son lieu de travail.
Faire du vélo c’est bon pour le mental, le physique, la concentration et tout cela améliore notre santé et notre productivité.
Les membres du comité de la Véloroute ont développé 14 différents circuits qui amènent les cyclistes dans toutes les villes et les villages de la Péninsule. Tout ça en profitant de de magnifiques paysages!
Un visiteur passionné de cyclisme peut passer une semaine dans la région et emprunter tous les jours deux différents parcours. Par ce fait même, il peut loger dans différents hébergements comme les campings, les chalets, les hôtels, les motels et chez l’habitant. Certains entrepreneurs ou hébergement font aussi la location de vélo.
Présentement, le comité travaille sur la signalisation de tous ses circuits. Lorsque la construction et la signalisation seront terminés, le comité prévoit la tenue d’une activité long parcours à travers la Véloroute.
Une véloroute pour les passionnés
Pierre McGraw de Pokemouche est un utilisateur régulier déjà cette année. Le dimanche 24 mai, il a parcouru plus de 80 kilomètres à vélo!
Ne pouvant pas travailler à cause du confinement, le 29 avril, Pierre va faire un petit tour à vélo pour voir s’il y a encore de la neige sur la Véloroute. Effectivement, il y en a, mais cela ne l’empêche pas de cumuler les kilomètres.
Durant le mois de mai, comme il ne pouvait pas encore chanter au sein des quatre chorales dont il est membre, il a fait du vélo tous les jours, effectuant en moyenne 40 kilomètres par jour. Pour lui, c’est un réel plaisir d’emprunter la Véloroute. Il adore le parcours qui longe la côte acadienne et traverse aussi des secteurs boisés. Tant que la température le permet, il fait sa tournée quotidienne.
Et un circuit pour tout le monde
Les marcheurs et coureurs sont également des utilisateurs de la Véloroute. Les membres du club de marche les Randonneurs BerCara de Bertrand et Caraquet utilisent la Véloroute durant les mois où il n’y a pas de neige. Tous les lundis et mercredis, ils sont plus d’une quinzaine de personnes à marcher.
À Tracadie, l’an dernier, un groupe de coureurs se rencontraient aussi, une fois par semaine, pour s’entraîner. Le départ était à 18 h 30 et les groupes formés selon le niveau de développement du coureur. De cette façon, tout le monde peut participer à son rythme. L’un de ces coureurs, Gary Kenny de Tracadie, emprunte régulièrement la Véloroute pour ses parcours de 10, 20 et même 30 kilomètres de course. La Véloroute représente un excellent parcours sécuritaire pour l’entraînement.
Faire du vélo en pleine nature
Projet socio-économique, touristique, familial et de mieux-être, la Véloroute est pour tout le monde. Elle met aussi en valeur les autres sites touristiques de la Péninsule. Les circuits mènent partout, que ce soit aux belles plages, au Village historique acadien, à l’Aquarium et Centre marin, aux microbrasseries (comme celle-ci: Les Brasseux d’la Côte), à l’Éco-parc de Lamèque ou à l’île au Foin à Néguac. La Véloroute est le lien entre toutes les attractions de la péninsule.
La Véloroute, c’est le moyen, par excellence, pour découvrir la Péninsule acadienne autrement!
Wow. Quel beau projet ! Super excitant, j’ai déjà hâte d’y aller et de faire tous les circuits proposés.
Très chouette cet article et surtout très invitant…