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À l’Heure de l’Est, on aime beaucoup les jardins. On vous a déjà fait découvrir les jardins publics d’Halifax, le jardin de notre ami Luc à Caraquet et aujourd’hui on vous emmène à la découverte du jardin botanique du Nouveau-Brunswick, à Edmundston.

Et c’est une nouvelle collaboratrice occasionnelle, et non des moindres, qui vous guide: Édith Bourget , prolifique auteure que nous vous avons déjà présentée et qui partage la joie que lui procure ce jardin public.

Je suis une amoureuse des jardins. Au cours de mes voyages, j’en ai visité beaucoup. Butchart Gardens, à Victoria en Colombie-Britannique, Kew, au Royaume-Uni, les Jardins botaniques royaux de Sydney en Australie et celui de Saint-Louis au Missouri m’ont particulièrement impressionnée et ravie.

À Singapour, j’ai admiré des dizaines et des dizaines d’orchidées. Pour ses collections de lilas et de pivoines, celui de Montréal a un attrait particulier pour moi. Et bien sûr, il y a  les Jardins de Métis, un incontournable.

Petite, j’étais fascinée par les pivoines de mon grand-père maternel. Ces pivoines précieuses ont été transmises à maman. J’en ai maintenant dans mon jardin, mon jardin luxuriant, ma jungle colorée, (voir photo de gauche. n.d.l.r.). Ceux qui me suivent sur Facebook voient souvent des photos de mon havre de paix et de bonheur. J’ai écrit plusieurs de mes livres pour les jeunes sous la pergola, au cœur de ce lieu plein de vie.

Un jardin, c’est de la beauté et aussi beaucoup de travail. Mon conjoint et moi y consacrons de nombreuses heures, pourtant il n’est pas immense. Je suis donc très consciente de la somme de travail que demande un grand jardin et du nombre de personnes nécessaires pour bien l’entretenir. Semer, planter, sarcler, désherber, arroser, tailler : il y a toujours une tâche à accomplir.

Le jardin botanique du Nouveau-Brunswick

Après des années de réflexion et de préparation, en 1993, le Jardin botanique du Nouveau-Brunswick voit enfin le jour. Il est situé dans le quartier Saint-Jacques de la ville d’Edmundston. J’habite à quelques kilomètres de là. Je vous amène donc en promenade dans ce lieu calme comportant, entre autres, plusieurs  jardins thématiques, une herboristerie, un étang et sa fontaine.

Le café flora

Au pavillon d’accueil, le visiteur recevra un plan du jardin. Il pourra aussi explorer la boutique et jeter un œil sur le menu du Café Flora, resto offrant d’excellents plats  créés avec des produits locaux et de délicieux desserts. Personnellement, j’ai un petit faible pour la tarte à la crème glacée frite. Ah, mon bec sucré !

En route!

 

En sortant du bâtiment pour commencer sa tournée, le visiteur ne peut qu’être agréablement surpris par la chute tombant du jardin alpin dans le plan d’eau. C’est, à mon avis, avec le ruisseau fleuri, un endroit particulièrement réussi du jardin.

La promenade nous amène tour à tour dans le jardin des vivaces, le jardin d’ombre, le kiosque près de l’étang, le ruisseau fleuri, l’arboretum, l’herboristerie et le jardin des plantes médicinales et aromatiques, le potager, la roseraie, le jardin alpin et celui des rhododendrons.

jardin botanique – l’herboristerie

Bien sûr, pour bien profiter de l’expérience, pour avoir le plaisir d’apprendre un peu plus sur notre monde, je conseille de ralentir le pas, de prendre le temps de regarder le paysage, de s’approcher des plantes pour apprécier toute leur beauté et humer leur parfum. Rien ne presse quand on visite un jardin.

Au détour des sentiers, le promeneur découvrira quelques mosaïcultures. Il faudra aussi dire coucou aux poules habitant une petite maison bien spéciale et aller voir les ruches bourdonnantes.

jardin botanique – le poulailler

Au fil des saisons

Évidemment, les floraisons changent au cours des mois. En juin, les pivoines seront au plus beau. Les très nombreuses et magnifiques hémérocalles longeant le ruisseau fleuriront à partir de la fin juillet.

Tout au cours de l’été, près de l’herboristerie, les couleurs vibrantes des fleurs se succéderont, les légumes du potager se développeront et au bas de la chute du jardin alpin, des nénuphars prendront possession du plan d’eau.

Comme c’est le cas dans mon jardin, c’est entre la mi-juillet et la fin août que les lieux atteindront leur apogée, qu’on sentira toute la force de la nature.

Les iris

Beaucoup à faire et à voir

Le visiteur pourra aussi rencontrer deux artistes en résidence soit Luc Cyr qui sculpte le bois et Guylaine Dufour qui crée des vitraux. De plus, les jeudis d’été, des peintres de la région se donnent rendez-vous pour brosser des tableaux du jardin. Des œuvres d’art sont aussi présentes sur les lieux dont Khronos, une immense sculpture en pierre.

Le Jardin organise plusieurs activités. Ainsi, dans le but de sensibiliser les enfants à la nature, des camps de jour d’une semaine sont offerts aux 5 à 12 ans. On y parle des plantes, des insectes et des animaux, de la terre, de l’eau et de l’air.

Début octobre, quand les miscanthus, une élégante graminée, se bercent au vent, que les végétaux entrent en repos, c’est la Grande Grouille, un festival coup de cœur pour toute la population. Pendant une fin de semaine, le Jardin devient alors plein de magie avec ses citrouilles peintes et illuminées, ses décors enchanteurs et ses prestations musicales. Le soir, l’atmosphère est franchement amusante. Cette fête est vraiment un événement rassembleur et marque la fin de la saison officielle du Jardin. Et puis, la première fin de semaine de novembre, ce sera Le jardin emballé, un marché public de produits régionaux. Plusieurs y achètent leurs cadeaux de Noël.

S’adapter au climat

Comme chez moi, les végétaux du Jardin botanique du Nouveau-Brunswick subissent des hivers très rigoureux. Nous sommes en zone de rusticité 3. Plusieurs plantes ne peuvent s’acclimater à notre courte saison de végétation et au froid de février. L’expérience nous a bien montré qu’il est inutile de planter des glycines, par exemple. Il faut donc souvent remplacer des plantes espérant trouver celles qui résisteront au climat et aux ravageurs. Et ça, ce n’est pas toujours évident. On fait des essais, des bons coups et des erreurs.

Comme mon jardin, celui de la province est un jardin vivant. Il change, il évolue, il doit s’adapter aux conditions climatiques. D’une année à l’autre, il y a toujours des surprises.

Il est là, le bonheur

La seule constante finalement, c’est qu’un jardin, ça rend les jardiniers heureux et tous ceux qui s’y promènent les yeux écarquillés et s’abandonnent à l’émerveillement.

À mon avis, qu’il soit grand ou petit, ici ou à l’autre bout du monde, chaque jardin est un bonheur dont il ne faut pas se priver.

Alors… Bienvenue au jardin botanique du Nouveau-Brunswick !

 

 

 

Edith Bourget

Artiste effervescente, voyageuse passionnée, Édith Bourget vit et crée au Nouveau-Brunswick. Trois de ses livres ont été finalistes au GG : ses recueils de poèmes Autour de Gabrielle et Les saisons d’Henri, et son roman pour adolescents Où est ma maison ? Pour elle, la vie est une fête !

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