À l’Heure de l’Est, on aime b.e.a.u.c.o.u.p Bonavista! Le paysage, les gens, l’architecture, les restaurants et les boutiques, les artistes et, surtout, le dynamisme de cette petite ville. Un signe ne trompe pas, d’une année pour l’autre, il y a toujours du nouveau.
La saison 2023
Notre amie artiste, Barbara Houston vient d’emménager dans un superbe studio/galerie/maison qu’elle a dessiné elle-même (photo en haut à gauche). Un nouveau ravissant magasin de décoration intérieure a ouvert sur la rue principale, et la brûlerie de Bonavista (à droite) a maintenant un adorable pignon sur rue.
Un petit bijou … de poissonnerie
Mais le clou, la surprise la plus inattendue, c’est Foggy Shoals Fish Company.
Un amour de petite poissonnerie, accueillante à souhait et qui a élu domicile dans une ancienne remise, entièrement retapée, avec une décoration intérieure soignée. On se demande vraiment si on rêve!
Avouez qu’on ne se croirait pas chez un poissonnier. Une chaise invite à s’asseoir si, d’aventure, il fallait attendre son tour.
Lorsque nous sommes arrivés, la boutique était pleine à craquer de Québécois (ils étaient 5 en fait, mais vu l’exiguïté du lieu vous me pardonnerez l’emphase!). Ils venaient chercher leur souper, comme nous. Ils étaient tout à fait sous le charme. Nous aussi!
Ici on est Acadien
Le poissonnier s’appelle Paul Babineau! Vous l’aurez deviné, sa famille est acadienne – son père est de Grande Digue et sa mère de Cocagne, au Nouveau-Brunswick. Ça surprend un peu, à Bonavista, mais c’est bien la preuve qu’il y a des Acadiens partout.
Paul est né et a été élevé au Massachussetts, où il a rencontré son épouse Carol Anne. Le français n’est pas la langue première de Paul, mais il se débrouille avec grand plaisir, et, surtout, il est immensément fier de ses origines.
Son nom de famille est affiché juste à côté de la poissonnerie. Paul met aussi un point d’honneur à présenter ses produits et ses prix dans les deux langues, tout comme il arbore, bien en évidence, le drapeau de Saint-Pierre et Miquelon et le drapeau acadien.
Vous imaginez bien que notre conversation a duré un bon moment! Je voulais tout savoir: comment un Américain d’origine acadienne avait-il atterri à Bonavista? Pourquoi ouvrir une poissonnerie? Et pourquoi en faire ce petit bijou de boutique? Tout en achetant homard, crevettes et pétoncles, j’ai pris des notes.
Sur le chemin des macareux
Amoureux de grand air, de mer, d’observation d’oiseaux et de randonnée, les Babineau visitaient depuis longtemps l’île de Terre-Neuve pour les vacances, lorsqu’un jour, pour voir de près les macareux, ils arrivèrent sur la péninsule de Bonavista.
Comme me l’a expliqué Carol Anne Babineau, ce fut le coup de foudre! Tous les deux en même temps se dirent que c’est là qu’ils voulaient vivre.
En novembre 2010, après avoir vendu leur propriété aux États-Unis et acheté leur nouvelle maison ancestrale à distance par l’intermédiaire d’une connaissance, le couple arrivait à Bonavista avec son déménagement.
De fil en aiguille
Paul commença par rénover leur demeure. Il fallut 3 ans pour redonner toute sa beauté à cette maison de 1915. Ensuite, il fallut envisager de trouver un travail.
À Boston, Paul travaillait pour la bibliothèque de l’université Harvard, une reconversion s’imposait. Après quelques emplois temporaires, les Babineau eurent une idée.
Résoudre un problème
Au fil de leurs nombreuses visites estivales, le couple s’était rendu compte qu’à Terre-Neuve, curieusement, il n’est pas facile de se procurer poisson ou fruits de mer. Les pêcheurs n’en vendent pas, ou très peu, aux particuliers sur le quai et il y a très peu de poissonneries.
La majorité des gens achètent leur poisson au supermarché. Beaucoup profitent de la pêche récréative à la morue, durant la saison estivale, pour remplir leur congélateur ou alors connaissent quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a accès à du poisson.
C’est alors que les Babineau se dirent que la petite remise de leur propriété pourrait, elle aussi, être retapée pour servir de poissonnerie et servir les touristes et les résidents en quête de produits de la mer de qualité.
C’est ainsi que la remise devint poissonnerie.
La voici, en transit vers son emplacement actuel, rue de l’Hôpital.
Une qualité hors pair
Les Babineau sont aussi exigeants sur la provenance et la qualité de leurs produits que sur la décoration de leur boutique.
On y trouve le meilleur du moment: crevettes de Fogo, pétoncles, moules, homard ou crabe achetés aux alentours, ou encore morue pêchée à la ligne (une rareté croyez-moi) dans la baie de Trinité.
Toute cette abondance de produits de la mer est présentée dans un adorable écrin, avec soin, sourires, et amabilité.
Je vous laisse imaginer les festins qui ont suivi ma visite!