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Voilà 152 ans que le Moniteur Acadien existe!

Plus d’un siècle et demi au service de la population du sud-est du Nouveau-Brunswick, ce n’est pas rien. Cela en fait un des plus vieux média de la presse francophone au Canada. Imaginez, il circule depuis le début de ce qu’on appelle communément “la renaissance acadienne” de la fin du dix-neuvième siècle. Tout un exploit!

Une du Moniteur Acadie en 1916

Shédiac, depuis toujours

C’est le 5 mars 1867 que le journal naît, à Shédiac, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. C’est l’idée d’un Québécois du nom de Israël Landry (vu son nom de famille, il devait être clairement de descendance acadienne!).

Le journal comporte alors quatre pages et indique clairement sa mission avec ce slogan: “Notre langue, notre religion et nos coutumes”. Très vite, les idéaux humanistes de Monsieur Landry se confrontent à une dure réalité financière et il cède la journal à son imprimeur, qui lui-même le revend rapidement, en 1871, à Fernand Robidoux. Et c’est cette famille qui dirigera le Moniteur Acadien, sans discontinuer, jusqu’en 1926 et sans jamais bouger de Shédiac.

Le Moniteur Acadien est le seul média d’information jusqu’à l’arrivée, en 1887, du journal L’Évangéline avec lequel une saine compétition s’installe pour la défense des grandes causes acadiennes.

Pour la petite histoire, si vous passez par le Village historique acadien  à Bertrand, dans la région de Caraquet, vous pourrez visiter la maison du Moniteur Acadien dans laquelle se trouve la première presse du journal et où on vous montrera comment on préparait les textes pour l’impression. Le Moniteur Acadien, un journal du Nouveau-Brunswick

Petit journal va loin

La vie du journal n’est pas facile. Par trois fois, en 1874, 1879 et 1886, ses locaux sont détruits par un incendie. Sa publication est suspendue entre 1918 et 1924. Malgré tout, le Moniteur Acadien s’accroche et continue son bonhomme de chemin.

Entre 1984 et 1988, il perd brièvement son nom , puis le reprend à compter de 1989 et jusqu’à aujourd’hui. Il est à présent le second journal acadien en opération avec l’Acadie Nouvelle, situé lui à Caraquet. Les deux journaux sont d’ailleurs membres de l’Association de la presse francophone du Canada.

Média acadienHier comme aujourd’hui, le Moniteur Acadien est d’abord et avant tout au service de ses 3500 lecteurs et lectrices du sud-est de la province du Nouveau-Brunswick et il est publié de manière hebdomadaire, tous les mercredi. Activités sociales, scolaires ou sportives de la région, compte-rendu des réunions de conseils municipaux, un peu de nouvelles provinciales, des lettres du lecteur, on y trouve tout ce qui fait vivre des petits villages comme Cap-Pelé, Memramcook, Grande-Digue ou Pré-d’en-haut.

À deux doigts de la fermeture

Naturellement, vous vous en doutez bien, il n’est pas aisé de tenir à flots un petit journal comme ça; c’est même tout un défi à l’époque où les plus gros journaux, partout dans le monde, peinent à assurer leur tirage. Demandez donc à Marcia Enman qui dirige le journal La Voix Acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard!

C’est tellement dur d’ailleurs que le propriétaire actuel, Gilles Haché, était à deux doigts de fermer d’ici avril prochain. À 70 ans, après 20 ans à la tête de ce qui est autant un journal qu’une institution de l’Acadie, il était résolu à mettre la clé sous la porte avec ou sans repreneur.

Média acadien

Bernard Richard

Et voilà qu’à la dernière heure, Bernard Richard, personnalité bien connue et ancien ministre provincial, vient de confirmer qu’il reprend le journal.

Il me semblait impensable de laisser mourir un journal qui a été fondé en 1867

“La Francophonie canadienne encaisse des coups durs depuis quelques temps,” poursuit-il, “et l’Acadie n’est pas à l’abri de la tempête. Le Moniteur Acadien est un outil qu’on ne pouvait tout simplement pas se permettre de perdre. Les défis seront nombreux mais il me semble que ça vaut la peine d’essayer de le sauvegarder.”

Je vous gage un papier (c’est le cas de le dire!) qu’il ne s’agira pas d’un investissement très productif pour son nouveau propriétaire, mais souhaitons qu’il y trouve réponse à son remarquable engagement au service de sa région et du peuple acadien en général.

Longue vie au Moniteur Acadien!

Le Moniteur Acadien

 

 

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Le moniteur acadien, média acadie au Nouveau Brunswick,

Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

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