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Tout a commencé par une photo d’un bac à marée, sorte d’enclos/poubelle placé au bord du rivage et dans lequel déposer les déchets que la mer rejette inlassablement au gré de ses marées.

Par des chemins détournés

La photo du bac venait de Moëlan sur mer, en Bretagne. Elle nous était parvenue par une amie des Îles de la Madeleine via les réseaux sociaux. On a trouvé le concept génial, on a republié le sujet et vous, lecteurs et lectrices, l’avez abondamment partagé!

sensibilisation au développement durable

C’est alors, via une autre amie, du Nouveau-Brunswick cette fois, qu’on a appris qu’il y avait un bac à marée chez nous, précisément à la plage du Petit-Pokemouche et que c’était l’initiative d’une association locale. Et voilà comment, du Finistère breton jusqu’à la Péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick, grâce à vous, nous sommes allées à la rencontre de Verts Rivages.

sensibiliser au développement durable

L’association à but non-lucratif a pignon sur rue à Shippagan, un village de pêcheurs tout entier tourné vers la mer et ses ressources. Verts Rivages est né en 2000 “sous la forme d’une coalition environnementale pour aborder un problème d’eutrophisation dans la baie de Lamèque” explique-t-on sur leur site. Eutrophisation? Vous, je ne sais pas, mais moi, je ne connaissais pas le mot. Alors, fidèle à mon objectif d’apprendre un mot par jour, je suis allée me renseigner et j’ai appris que c’était un problème très commun (bien malheureusement!) à notre région, c’est à dire “un déséquilibre provoqué par l’augmentation de la concentration d’azote et de phosphore dans un milieu”, comme les algues vertes par exemple.

Un mandat élargi

En 2017, l’association a élargi son mandat pour traiter plus largement des questions environnementales, C’est ainsi que l’organisation est progressivement devenue “un groupe de développement durable qui cherche à mettre en place des partenariats afin de collectivement créer un monde meilleur.” Vaste programme!

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A gauche, Lisa Fauteux

La nouvelle directrice de l’organisme (et seule employée permanente) depuis deux ans, c’est Lisa Fauteux, une biologiste marine qui se décrit comme une “Acaquoise”, puisqu’elle est de père québécois et de mère acadienne. À Verts Rivages, elle est dans son élément . Elle m’explique, avec un enthousiasme contagieux, tous les projets que l’association poursuit, toujours  en partenariats avec d’autres groupes de la région.

À l’école secondaire Marie Esther de Shippagan, ce sont des ateliers sur l’impact des humains sur l’environnement et des ateliers de production de produits quotidiens simples et sans danger pour l’environnement. Avec le village de Tracadie, c’est un projet de protection du patrimoine environnemental. Verts Rivages travaille également avec le campus de Shippagan de l’Université de Moncton et son programme de baccalauréat en développement durable et zone côtière sur les questions d’acidification des océans.

Des activités de toutes sortes

Sensibilisation au développement durableEt puis il y a les nombreuses activités offertes au public de toute la région pour le sensibiliser au développement durable: avec les écoles, des sorties pour planter des arbres, sensibilisation au développement durableavec le collectif Imaginons la Péninsule autrement, ce sont des ateliers “zéro déchets”. Il y a aussi des sessions d’observation des oiseaux et des initiatives d’amélioration de l’habitat.

 

… et du pratico-pratique!

Mais ce n’est pas le tout de sensibiliser et d’éduquer à l’écologie, encore faut-il offrir aux entreprises des solutions concrètes à leurs problèmes. Dans ce domaine aussi Verts Rivages innove.

L’association offre de l’accompagnement pour les entreprises qui visent une consommation éco-responsable. L’association vient dans les locaux de l’entreprise évaluer le problème – les différentes sortes de déchets produits, leur quantité, – et offre ensuite des solutions. “Dans certains cas,” m’explique Lisa, “cela peut vouloir dire une tonne de plastique en moins.”

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Mais de toutes ces activités, il y en a une qui répond à une préoccupation précise des exploitants de la péninsule acadienne et qui représente, mieux que tout autre, la détermination et l’impact de cette petite association composée de 150 membres, d’un conseil d’administration de 11 personnes et d’une seule employée: il s’agit du projet, Les amis du courlis.  Je vous invite à aller en lire vous-même tous les détails mais, en bref, il s’agit d’une initiative pour convaincre les producteurs de bleuets de ne pas chasser ce petit oiseau migratoire de leurs bleuetières par crainte de les voir abîmer leur production.

Il faut savoir que le courlis courlieu a beau être petit, il migre tous les ans des bleuetières de cette région jusqu’au Brésil, un vol sans arrêt ni escale de 7 jours et …. 6500 kilomètres! Alors, on s’en doute, avant ce périple les courlis ont besoin de vitamine et de repos. Aujourd’hui, dans la Péninsule Acadienne au moins, on les laisse en paix mais on les compte soigneusement (les producteurs de bleuets participent à l’exercice d’ailleurs) puisque Verts Rivages fait partie intégrante d’un effort concerté mondial de conservation de cette espèce.

Mais revenons au bac à marée

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Lisa Légère, son papa et leur bac à marée

Cette migration au-dessus de l’océan Atlantique me ramène au bac à marée de la plage du Petit-Pokemouche. Lisa m’explique que c’est une collègue de Valorès (Institut de recherche sur les zones côtières) “qui nous a envoyé une photo en disant “bonne idée pour vous”, puis en un après midi de pluie où nous avions prévu autres choses, Pascale notre étudiante d’été et son père ont créé notre magnifique bac. Le père bénévolement au service de sa fille et des choses auxquelles elle croit.”

“C’est plein d’amour cette histoire” a-t elle ajouté. Et à juger par vos réactions, vos partages, vos commentaires, c’est aussi votre opinion.

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Le bac à marée ne coûte pas cher à faire mais il faut bien sûr qu’un groupe de gens ou une municipalité s’engage à le vider et à en prendre soin.

Nous, à l’Heure de l’Est on se dit que cette idée devrait faire son chemin et qu’on aimerait bien faire partie d’une telle initiative et créer, avec vous et avec Verts Rivages, un réseau de bacs marées au long des rives de notre région. Vous avez des idées? Réfléchissons-y ensemble.

 

 

Baie de Petit Pokemouche, NB

 

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Verts Rivages sensibilisation à la protection de l'environnement

éducation et sensibilisation à la protection de l'environnement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

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