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À l’Île-du-Prince-Édouard, dès qu’on mentionne le folklore acadien, qu’on se pose une question sur la région Évangéline, sur les familles Arsenault, Gallant, Desroches et autres, dès qu’on est incertain d’une date, d’un nom, d’un moment marquant, il se trouve quelqu’un pour dire “il faut demander à Georges Arsenault.” Et avec raison!

folklore acadien

Quand on naît dans une famille du nom de Arsenault, à Abrams-Village dans la région Évangéline de l’Île, qu’on est le huitième d’une fratrie de 11 enfants, on n’a pas de problème identitaire .

Le papa vient du village voisin de Maximeville et la maman de Palmer Road (vous vous souviendrez peut-être de sa magnifique église.).

Georges va à la petite école dans son village, puis à la grande école régionale “Évangéline”. Après, il prend la direction de l’Université de Moncton pour réaliser son ambition de devenir enseignant.

Changement de parcours

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Rendu sur place, il découvre que, le folklore, ça s’étudie! L’université offre même un cours intitulé “cours de folklore acadien”, donné par Charlotte Cormier. Georges est mordu. Il essaie quand même quelques cours d’éducation, mais il les trouve bien ternes comparés à l’étude du folklore de ses ancêtres.

Alors, quand il apprend qu’il pourra même faire une maîtrise en folklore à l’Université Laval, à Québec, il prend une décision. Il sera folkloriste, une profession noble à laquelle se sont consacrés, avant lui, Marius Barbeau ou Carmen Roy. En route vers Laval!

Il a aujourd’hui une quinzaine de livres à son actif sur le folklore acadien, plus un nombre impressionnant d’articles, de conférences, de disques CD d’enregistrements…

Se réconcilier avec l’histoire

folklore acadien

Pour comprendre le choix du jeune Georges de se consacrer au patrimoine de son île, il faut le replacer dans son époque.

A l’île-du-Prince-Édouard, au début des années 70, les gens n’aiment pas trop évoquer la déportation des Acadiens. C’est triste et un brin décourageant!

Il y a beaucoup de négatif dans notre histoire. Mais les traditions, c’est positif et ça rejoint tout le monde. C’est une belle façon de créer une fierté dans notre identité

Il se donne alors une mission qui ne le quittera plus: chercher, trouver, consigner, enregistrer, archiver et faire connaître les coutumes et traditions acadiennes de l’Île et de l’Acadie en général. Et, par ce biais, valoriser l’histoire de son peuple, de sa région, de son pays.

Georges portait cet enthousiasme, il y a 40 ans, lorsque nous nous sommes rencontrés et je le retrouve intact, aujourd’hui, au gré de nos rencontres.

Une carrière bien remplie

De plus, le parcours de Georges Arsenault dépasse largement son travail de folkloriste. Il est, tour à tour, animateur culturel à la Société Saint-Thomas d’Aquin, animateur radio à Radio-Canada, professeur invité à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Depuis 10 ans, il est chroniqueur dans le journal la Voix Acadienne où il publie bénévolement “Images du passé”.

La liste complète est bien plus longue que ça et je vous parle même pas de la liste des récompenses, décorations, honneurs qu’il a reçus (sauf peut-être de l’Ordre du Canada et de la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres de la République Française.)

Si, comme tant d’entre nous, Georges a eu bien des emplois au fil des ans, sa carrière suit toujours le même fil conducteur: la mise en valeur de l’histoire et du folklore acadien. Les 14 pages de son curriculum vitae en attestent. C’est qu’il en faut de la place pour consigner non seulement ses publications, mais aussi son implication communautaire!

folklore acadien

À l’oeuvre partout

Georges Arsenault est un homme discret mais il est partout et souvent dans l’ombre.

On le trouve commissaire de nombreuses expositions au Musée acadien de Miscouche, à la publication de la revue historique “La Petite Souvenance“. Il partage généreusement son savoir dans des organismes comme la Commission de l’Odyssée acadienne, la Société Promotion Grand-Pré.

Aujourd’hui, dans le cadre du Congrès Mondial Acadien 2019, il préside la grande réunion de la famille Arsenault.

On sera entre 500 et 5000, mais 1000 ou 1500 personnes, ça serait bien.

La parenté viendra de partout au Canada, de Louisiane et de la Nouvelle-Angleterre. Avec son équipe, calmement, Georges voit à ce que tout soit prêt.

Une grande ouverture d’esprit

Georges Arsenault, le folkloriste et l’historien, est une référence pour les Acadiens et Acadiennes du monde entier. Il l’est aussi pour les Anglophones de l’Île-du-Prince-Édouard!

J’en veux pour preuve qu’un de mes amis, historien anglophone émérite, avait octroyé à Georges Arsenault le titre affectueux de “Roi Georges”, tant il est une référence pour tous les îliens, peu importe leurs origines.

Depuis ses tous débuts, en effet, Georges a eu à cœur de publier ses livres en anglais, de donner des conférences dans les deux langues, de voir ses articles traduits et publiés dans les revues historiques anglophones. Et ce n’est pas si courant!

La réalité à l’Île, c’est que beaucoup d’Acadiens qui n’ont pas eu accès à l’éducation en français utilisent l’anglais, alors il faut penser à partager dans les deux langues

Encore à l’oeuvre

folklore acadienInfatigable, Georges Arsenault lance ces jours-ci un quinzième livre aux Éditions La Grande Marée.

Comme la majorité de ses autres ouvrages, il est déjà traduit par sa fidèle complice et amie, l’historienne Sally Ross, touchant ainsi des milliers de gens.

Le 14 juillet prochain, à Mount Stewart, Île du Prince-Édouard, il donnera une conférence en anglais sur la grande famille Haché dit Gallant dont tant d’entre nous descendons.

Ce sera une occasion de plus de partager ce que Georges Arsenault considère comme essentiel: les histoires, grandes et petites, de son Acadie.

Des repas de noces, en passant par les recettes de fricots, les outils agricoles, les comptines, chansons et complaintes, les fêtes ou les traditions religieuses, vous pouvez en être certain, Georges s’intéresse à tout!

 

 

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Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

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