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Avec l’arrivée des fêtes de fin d’année, certaines personnes vont s’adonner à une activité bien souvent laissée de côté par les temps qui courent: ils vont se mettre à écrire! Pas sur un écran et sur un clavier, mais sur du papier et avec un stylo, voire une plume! Non, la tradition des cartes de vœux n’est pas chose du passé pour tout le monde. Et pour Louise Cormier, de Caraquet, au Nouveau-Brunswick, cela signifie que les affaires vont aller bon train pour sa petite entreprise, Les P’tits Papiers.

Collage thérapeutique

Louise produit des tableaux mais surtout des cartes, inspirées de son environnement marin: les îles, les vagues , les goélands et surtout les phrares. C’est un de ses sujets favoris tant elle y voit de merveilleuses structures mais aussi d’importants symboles de vie – fidélité, assistance, repère.

Louise ne peint pas, ne dessine pas… elle colle. Nous vous avons déjà parlé de cet art surprenant du collage au tout début de l’Heure de l’Est. C’est notre collaboratrice, Marie-Josée Mahé, qui nous avait alors fait ce portrait de l’artiste du collage, Joy Hetch.

 

Collage thérapeutique

Surmonter les épreuves

Louise, elle, est venue au collage par un chemin détourné et pour un raison bien particulière et puissante: pour surmonter le deuil de son époux. Louise est amoureuse depuis sa plus tendre enfance du papier et de la correspondance qu’on écrit de sa main et qu’on met à la poste avec un timbre. Après le décès de son époux, elle a tout naturellement trouvé du réconfort dans les cartes qu’il lui avait offertes au fil des ans, y retrouvant son écriture et, par là-même, semble-t-il, un peu de sa présence.

C’était une méditation et une façon pour moi de sortir de mon deuil

C’est à ce moment-là qu’elle a décidé de faire des cartes et de se consacrer au collage, une thérapie beaucoup plus courante qu’on ne le pense. En fait, en cherchant un peu sur le web on se rend compte que le Collage thérapeutique , ça existe vraiment!

“les collages sont à la fois des créations artistiques et les miroirs de nos états d’âme. Ils peuvent aussi être des alliés pour nous soutenir dans la traversée des moments difficiles”, voici le genre de choses qu’on peut lire sur les sites professionnels consacrés à ce style d’art-thérapie. Et ce n’est pas Louise Cormier qui dirait le contraire!

Une thérapie individuelle…

Collage thérapeutique

Louise s’est d’abord consacrée à cette thérapie pour elle-même, faisant profiter sa famille et ses amis de ses réalisations, jusqu’à ce qu’on lui suggère d’étendre sa production. Elle créée alors sa mini entreprise Les P’tits Papiers. Je l’ai découverte, tout à fait par hasard, en juillet dernier, au marché fermier de Caraquet où elle faisait de bonnes affaires. J’ai été séduite tout de suite par la qualité évocatrice de ses images autant que par sa minutie et son attention aux détails: ainsi, chaque carte est vendue avec son enveloppe ornée, elle aussi, d’un minuscule collage correspondant aux couleurs et images de la carte. Quel style!

 

… puis une thérapie collective.

Collage thérapeutique

De collages en collages, le deuil s’estompant, Louise s’est alors rendue compte qu’elle avait peut-être quelque chose à offrir à d’autres personnes en situation de souffrance morale et elle s’est lancée dans les ateliers de collage. Encore aujourd’hui, elle est émerveillée de voir ce que peuvent produire des personnes qui n’ont jamais bricolé de leur vie et qui prétendaient n’avoir aucune expression artistique!

Collage thérapeutique

Que du bonheur!

Rendre service tout en s’exprimant artistiquement correspond bien à la philosophie de vie de Louise Cormier. l’Heure de l’Est ne peut que souhaiter que sa production prenne de l’ampleur de façon à ce que le reste de notre région ait le bonheur de profiter de ses cartes! Impossible (pour l’instant!) de les trouver hors de Caraquet.

En attendant, ne boudez pas votre plaisir et regardez la petite entrevue qu’elle m’a gentiment accordée en cette belle et chaude journée d’été.

 

 

Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

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