Ils sont nombreux, ceux qui un jour se sont dit qu’ils allaient tout plaquer pour venir s’installer à Saint-Pierre et Miquelon. Peut-être vous-même qui lisez ces lignes vous faites partie de ceux là, vous sentez comme un appel. Il se peut même que vous commenciez-vous à chercher un travail, un logement, pour venir vous installer dans ce petit archipel du bout du monde.
Autant vous le dire tout de suite, même si les envies sont fortes, bien peu de gens concrétisent ce projet de déménagement sur nos petites îles. ( Mais je vous encourage vivement à poursuivre vos démarches !)
Caroline Dujardin fait partie des quelques uns qui sont parvenus à faire le grand saut et à quitter sa belle maison de Douai, dans le Nord de la France, sa situation professionnelle enviable et même ses deux grands fils pour venir ici, avec son époux Denis et leur petit Charles. Il faut avoir du cœur au ventre pour arriver là. Elle en a. Beaucoup. Lisez la suite.
Caroline était déjà familière de l’archipel. Des grand-parents Saint-Pierrais, des cousins, des amis, une partie de ses racines est ici. Ce tournant qu’elle a pris, c’est une façon de recoudre les morceaux. Elle rabiboche les branches, en quelques sortes. Un appel de la forêt version atlantique ? allez savoir … Un séjour estival en 2018, une révélation, et quelques mois plus tard, la voilà à Saint-Pierre, avec dans ses cartons un projet pas “évident” : monter une maison d’édition, ici, dans l’archipel. Un pari osé, et même risqué quand on sait quels sont les investissements à prévoir pour faire aboutir une telle entreprise.
Il faut être sur place pour réaliser à quel point tout est compliqué quand on veut entreprendre depuis Saint-Pierre et Miquelon.
Même pas peur
” Ce lieu est extrêmement inspirant. Saint-Pierre et Miquelon c’est un vase clos. Forcément il est peu et mal connu. Mon projet, c’est de contribuer à lui apporter de la visibilité”.
Voilà pour la mission : faire rayonner l’archipel à travers … allez, le Monde Entier. Soyons fous. Et comment ? par la culture et par le livre.
Par les histoires, l’inspiration, l’amour du lieu, ou sa détestation, pourquoi pas. Par la poésie, le théâtre, le roman, la photo, les souvenirs, tout ce qui peut être posé sur du papier … Caroline veut du vrai, de l’authentique, elle est en quête des voix qui raconteront l’archipel. Saint-Pierre et Miquelon dans tous ses états, quels qu’ils soient.
Alors c’est vrai, quoi de mieux que monter une maison d’édition pour mettre au grand jour et rendre accessible à tout ce qui compose ce microcosme si singulier. Mon Autre France est la première entreprise de ce type qui se donne autant de moyens et qui s’y consacre à temps plein.
Des ouvrages “collector”
Tout était déjà bien avancé avant le déménagement, alors dès son arrivée à Saint-Pierre, les choses se mettent en place en quelques semaines. Une communication soignée et très bien orchestrée et la personnalité à l’enthousiasme contagieux de Caroline Dujardin conduisent tout naturellement à faire affluer vers Mon Autre France les ouvrages qui dormaient dans les tiroirs et les auteurs qui n’auraient jamais imaginé oser. Les voilà maintenant qu’ils pensent à donner vie à des projets qui jusque là n’étaient que pure fantaisie.
” Je prévois éditer 5 ouvrages par an, alors je dois être très sélective : je croule sous les demandes”.
La maison d’édition a sa ligne bien tracée : les ouvrages publiés ont tous un lien avec Saint-Pierre et Miquelon.
Soit les îles en sont le sujet, soit l’auteur a un lien direct avec l’archipel. Donc, si vous préparez un ouvrage sur les plantes tropicales et que vous vivez à Bourg-en-Bresse ou à Pomquet, n’envoyez pas votre projet à Mon Autre France en priorité.
Ceci dit, le champ des possibles reste vaste. J’en veux pour preuve le tout premier ouvrage publié par la maison d’édition : “Eaux en couleurs”, un livre de coloriages zen puisés dans l’imaginaire d’une jeune graphiste de France métropolitaine, Pauline Rousseau. Joli coup pour un début, l’album a connu un beau succès dès sa sortie.
Depuis ce premier livre, les ouvrages sortent avec une cadence un peu folle :
- un cahier de jeux et d’énigmes destiné aux plus jeunes avec le gentil Macao, macareux malicieux,
- “Expérience Saint-Pierre et Miquelon”, un livre qu’on rédige soi-même, pour écrire SON archipel, qu’on soit visiteur ou résident, avec en vedette des photos de Grégory Pol,
- “Je T’écris depuis…”, une correspondance imaginaire sur fond de guerre de 14-18, entre des habitants de l’Ile-aux-Marins et des proches de métropole,
- “Anna, Femme de Bourreau”, la pièce de théâtre d’Anaïs Hebrard.
Ne vous fiez pas à cet éclectisme des contenus, les ouvrages de Mon Autre France ont tous un point commun : la qualité de l’ouvrage.
Autant vous dire tout de suite que sur l’archipel personne n’a été étonné quand cette toute nouvelle arrivée dans le monde de l’édition s’est vue listée parmi les candidatures retenues aux Trophées de l’Edition 2020. Pas de prix obtenu pour cette fois, là dessus elle n’a pas dit son dernier mot, et quoi qu’il en soit, on a découvert au fil des mois qu’on avait maintenant une super-ambassadrice de plus sur l’archipel et ça, croyez-moi, ça vaut tous les trophées du monde.
C’était quand même une reconnaissance qui vient comme un câlin quand on est une petite maison d’édition qui se lance en même temps que le COVID-19. Un synchronisation difficile à vivre quand les ouvrages, et les tirages, sont aussi pensés pour la clientèle touristique de passage sur l’archipel. Enfin, normalement, puisque nos frontières sont restées fermées en 2020.
Caroline les appelle ses “ouvrages Collector”, ceux parus une année où personne ne voulait éditer de livre. Ceux qui sont là, contre vents et marées, et que heureusement vous pouvez vous procurer en ligne sur le site de Mon Autre France.
Et pour 2021 ?
On maintient le cap, mon Capitaine !
C’est “L’Écho des Crabes, Tome 1 – COVID” l’ouvrage plein d’humour de Bégé. Du dessin de presse en noir et blanc, des goélands philosophes
et un ton caustique : une autre façon de découvrir nos îles.
Et puis on a vraiment (vrai-ment) hâte de tenir entre les mains l’opus n° 2 de 2021 puisqu’il s’agit de la réédition d’un ouvrage de souvenirs : “Caniques et boules de romequins” d’Henriette Bonin. Henriette Bonin qui n’est autre que la grand-mère de notre Françoise Enguehard à nous. C’est d’ailleurs Françoise qui est l’auteur de la préface de cette nouvelle édition.
On peut dire que Mon Autre France, encore une fois, n’a pas ménagé ses efforts avec une mise en page sublime.
Il sortira courant juillet, on aura l’occasion d’en reparler.
Je fais partie des personnes qui seraient tentées par une installation à Saint-Pierre-et-Miquelon. Malheureusement, avec cette prétendue “pandémie”, et ses faux “vaccins”, cela me semble bien compromis, de même pour un simple séjour de quelques semaines ou quelques mois.
Il y a peut-être deux mois, j’en suis même arrivé à faire un cauchemar dans lequel le nouveau maire de Saint-Pierre cherchait à me vacciner de force. J’ignore s’il en est de même à SPM mais, en métropole, les maires (au moins dans les petites localités), ont la qualité d’OPJ (officiers de police judiciaire).