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Quand deux grands noms de la musique acadienne à l’Île-du-Prince-Édouard décident de se lancer, ensemble, dans un nouveau projet artistique, qu’est-ce que ça donne? Sirène et Matelot, une formation musicale qui nous emmène voguer, avec bonheur, sur un répertoire qui sent bon les îles, l’Acadie et le grand large.

Nouveaux mais pros

La Sirène du groupe, c’est la musicienne Patricia Richard et le Matelot, c’est Lennie Gallant, auteur-compositeur-interprète. Tous les deux sont archi-connus dans leur province et dans notre région.

À eux deux, ils représentent le meilleur de la tradition musicale francophone et anglophone de l’Île-du-Prince-Édouard.

Profil de la sirène…

Patricia est originaire du village de Mont-Carmel dans la région Évangéline de l’Île-du-Prince-Édouard.  Elle habite juste à côté de Anastasia Desroches, musicienne elle aussi, que nous avons avons déjà présentée.

J’ai rencontré Patricia il y a près de 20 ans. Elle était alors la voix de son île dans le spectacle Ode à l’Acadie. Sa voix, son talent, son aisance et son naturel sur scène en faisaient déjà une grande artiste.

Patricia danse, chante, joue de nombreux instruments, entre autres du banjo, du bodhràn et des percussions. Elle est aussi auteure-compositrice. La totale en quelque sorte.

… et du matelot

Lennie vient du village acadien de Rustico, sur la côte nord de l’île, un des endroits favoris de l’Heure de l’Est!

Lennie Gallant est à l’Île-du-Prince-Édouard ce que Francis Cabrel est à la France ou Michel Rivard au Québec: 13 albums à son actif – 2 en français, le reste en anglais!

Parolier hors normes, ses compositions parlent de son île aujourd’hui ou hier, de la pêche et de la terre. Il évoque aussi souvent les Mi’kmaqs, Écossais ou Acadiens qui s’y sont établis, et les traditions de ses ancêtres acadiens.

Son dernier spectacle (en anglais) “À la recherche d’Abegweit” (c’est le nom Mi’kmaq de l’Île) était ambitieux et magique: une évocation musicale par des compositions originales accompagnées de projections vidéo et d’images des œuvres de la sœur de Lennie, l’artiste-peintre Karen Gallant. J’ai vu le spectacle deux fois, un pur bonheur!

Rencontre!

Musique acadienne

C’est lorsque Patricia est venu rejoindre Lennie pour la deuxième année du spectale Searching for Abegweit, que Lennie et elle ont uni à la fois leur vie et leur carrière. Pour leur bonheur, sans aucun doute, et pour le bonheur de leurs fans. Et c’est de cette union qu’est née Sirène et Matelot, en 2019, juste avant que la pandémie s’installe.

On a composé une première chanson en français, tous les deux, et après ça on a décidé de continuer.

La sirène et le matelot ont séduit rapidement le public amateur de musique acadienne. Le groupe a remporté cet automne-là une tournée RADARTS de la région.

Remise maintes fois pour cause de pandémie, la tournée est sur le point de se terminer en beauté aux Îles de la Madeleine, après un détour par Saint-Jean de Terre-Neuve, ceci expliquant cela!

Une revanche linguistique

Lennie n’est pas peu fier du succès de Sirène et Matelot. Pour lui, élevé et instruit en anglais, dans une famille où seuls les grands-parents parlaient français, le fait d’écrire, de chanter dans la langue de ses ancêtres et de représenter sa province en français, est source de grande fierté.

Et ce succès reflète d’une certaine manière la francisation de sa famille et du village Rustico:

Rustico est de plus en plus acadien avec l’école, les fêtes acadiennes. La plupart de mes neveux et nièces ont étudié le français, il y en a même une qui enseigne le français maintenant.

Il faut avoir fait l’expérience de la vie en milieu linguistique minoritaire pour comprendre pleinement le poids de cette constatation.

Une affaire de famille

Le duo est en fait un groupe: le pianiste actuel n’est nul autre que le fils de Patricia, Julien Robichaud. Et puis une autre représentante de la musique acadienne de l’Île, Keelin Wedge, a rejoint le groupe tout récemment pour jouer de la guitare basse et du violon, “entre autres choses” me précise Patricia, car elle aussi joue de tout et sait tout faire.

En avant, la musique!

musique acadiennePatricia et Lennie préparent en ce moment un deuxième album et espèrent se produire de plus en plus dans la région, au Québec et pourquoi pas? en Europe, maintenant que la vie semble reprendre.

Le groupe est représenté par Le Grenier musique de l’infatigable agente acadienne Carol Doucet, ce qui laisse présager un très bel avenir à la sirène et au matelot.

C’est tout le bonheur qu’on leur et qu’on se souhaite!

 

Un petit extrait pour aiguiser votre appétit:

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Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

One Comment

  • Maritche dit :

    Bonjour,
    Je viens de lire avec plaisir ces articles qui parlent de la France d’ailleurs. Je suis actuellement au Canada pour un voyage ”éducatif mais personnel” sur le Canada. Je vous lis avec grand plaisir mais sur ”le terrain” je n’ai pas encore rencontré de personnes qui parle Français pour me raconter leur vie aujourd’hui. J’ai lu un livre qui à pour titre ”Jeanne Dugas d’Acadie”. J’ai enfin pu entrevoir les débuts de cette Acadie. J’ai adoré Chéticamp qui est mon premier coup de cœur depuis que nous sommes au Canada. Nous avons visité Terre Neuve et Nova Scotia pour le moment. Nous venons d’arriver au Nouveau Brunswick. Peut être que la j’aurai plus de réponses. Bonne continuation.

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