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Ce qui frappe aux Îles-de-la-Madeleine c’est que, malgré leur petitesse, leur isolement au milieu du Golfe du Saint-Laurent et un climat rude, les habitants ont su y bâtir un véritable terroir. On y trouve plusieurs élevages, une micro-brasserie, des cultures maraîchères et depuis une dizaine d’années, un superbe verger: bienvenue chez Poméloi.

Expérimenter, d’abord!

le verger des Îles de la Madeleine

Pommes + Éloi Vigneau = Verger Poméloi. C’est en 1994 que cet îlien “téméraire” (c’est lui qui le dit,) décide de planter quelques pommiers, “pour voir comment ça va pousser”.

Cet employé du service de santé est passionné d’agriculture, sa conjointe, Monique Solomon, s’y intéresse aussi. C’est parti! D’abord, ils observent et, tous les ans, plantent quelques nouveaux arbres, “juste pour le plaisir”.

Contrairement à ce qu’ils craignaient, les pommiers réagissent bien. Naturellement, il faut composer avec la météo, les mettre à l’abri, autant que possible, du vent et de l’air salin. Il faut aussi se rendre à l’évidence: la saison est très courte, donc seules des variétés hâtives feront l’affaire. Mais, dans l’ensemble, les pommiers s’enracinent.

Tout un apprentissage!

le verger des Îles de la Madeleine

Le couple se rend vite compte qu’ils devront se concentrer sur quelques espèces hâtives (NovaMac et Redfree entre autres): les pommiers des Îles de la Madeleine fleurissent aux alentours du 20 juin, soit 5 semaines plus tard que dans le centre du Québec. Il faut, enfin, planter des espèces résistantes aux maladies de façon à éviter tout traitement chimique. Si d’aventure cela s’avère nécessaire, ils le feront, cela s’appelle, je pense, de l’agriculture raisonnée.

Ils comprennent aussi que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’hiver n’est pas l’ennemi numéro un du verger. Comme la récolte est tardive (fin septembre, début octobre), le plus à craindre ce sont les tempêtes d’automne lorsque le vent s’attaque aux arbres couverts de feuilles et alourdis par les fruits.

C’est le moment de tous les dangers: des branches qui cassent, des fruits attaqués par l’air salin, des récoltes anéanties par un gros coup de vent. Aux Îles, les pommiers doivent prendre de l’ampleur plutôt que de la hauteur!

L’hiver, les propriétaires se contentent de protéger le pied et le bas des troncs des mulots et des lièvres. Pour le reste les pommiers, tout comme les humains!, se sont acclimatés au froid.

Bâtir l’entreprise

le verger des Îles de la Madeleine

Vue du verger

Après presque 15 années d’expérimentation et d’essais, Éloi et Monique reconnaissent le potentiel de leur verger et décident de faire le grand saut commercial. Ainsi, en 2008, naît le Verger Poméloi. Pas de vente de fruits, pas d’auto-cueillette, les propriétaires choisissent de consacrer toute la récolte à la production de boissons à base de pommes.

le verger des Îles de la Madeleine

Le Chouchen

Monique et Éloi commencent par le cidre, bien entendu, mais aussi, grâce à un ami breton, par le chouchen, ou si vous préférez, l’hydromel, qui est un mélange de miel et de cidre, une tradition celte (les Anglais l’appelent “Mead”) qui vous fait voyager dans le temps.

En plus, boire du chouchen en admirant l’île d’Entrée et le Golfe du Saint-Laurent, laissez-moi vous dire, ça fait aussi voyager… tout court!

De plus en plus de produits

Au fil des années, le verger Poméloi ajoute à sa production toute une gamme de produits auxquels ils prennent la peine de donner des noms évocateurs qui chantent à nos oreilles.

Il y a l’Escarbille (le cidre mousseux), l’Enchanteur de pommes (le cidre fortifié), le P’tit Bois (cidre + érable).

Et, bien sûr, la Poméloi, l’incontournable et l’originale: “avec dans sa bouteille une pomme prisonnière qui y a grandi, pour notre plus grand plaisir, La Poméloi est le fruit d’un mélange subtil d’eau-de-vie de pomme et de cidre se mariant en un nectar léger, fruité et corsé à la fois. Le plus sophistiqué des produits de la maison, il est un plaisir autant pour les yeux que pour les papilles et il rendra sublime ce moment précieux choisi pour le déguster…” (C’est le site internet qui le dit.)

le verger des Îles de la Madeleine

Comme en Normandie, pour l’élaboration du Calvados, aux environs du 10 juillet, lorsque le fruit a fait son apparition, les bouteilles sont placées par-dessus le fruit, sur la branche, et la pomme grandit à l’intérieur de la bouteille jusqu’à maturité.

Une petite production

En tout, le verger produit entre 5000 à 6000 litres de jus, ce qui permet la production d’entre 8000 à 10 000 bouteilles, selon les saisons.

Pour se procurer les produits du Verger Poméloi, le mieux est de venir aux îles: selon Éloi Vigneau, 75% de la production est achetée localement, par les îliens eux-mêmes et par les touristes l’été. Le reste est vendu dans quelques boutiques à Montréal et Québec. Et inutile de préciser que le verger ne vend pas ses produits par correspondance!

De la relève et du nouveau!

25 ans se sont écoulés depuis que Monique et Éloi ont planté leurs premiers pommiers et on les comprend de vouloir aujourd’hui passer la main. Fort heureusement pour eux, et pour les Îles de la Madeleine, leurs deux garçons – Élie et Louis-Joseph – ont relevé le défi.

Ça nous permettait de revenir aux îles près de la famille

Adieu Montréal, l’informatique et la restauration, les voici de retour “à la maison”. Le Verger Poméloi peut donc continuer son essor, sans aucunes craintes ni interruptions. Ainsi, en cette année 2019, Poméloi inaugurera un tout nouveau bâtiment de distillation et un merveilleux alambic venu de France. Dans quelques semaines, les spécialistes de la maison Chalvignac viendront sur place l’installer et épauler les propriétaires dans leurs premiers essais.

Quelles autres merveilles, le Verger Poméloi réserve-t-il à ses clients? L’Heure de l’Est suivra cela de près pour vous et ne manquera pas d’en faire rapport!

Verger Poméloi, Bassin, Îles de la Madeleine

(Merci d’épingler si vous utilisez Pinterest)

Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

3 Comments

  • Gilou dit :

    J’habite en Normandie (France) et la pomme et ses dérivés on connait !
    Je prendrai bien une “moque” (une tasse) de cidre du Verger Poméloi. En échange j’offrirai un verre de pommeau, qui est l’apéritif Normand (cidre + calvados).

  • Cognet Francoise dit :

    J habite en Bretagne, mon fils est à St Pierre.
    Lire l heure de l est est un vrai bohneur.
    J ai hâte d aller vous voir.
    Je me sens très proche de tout ce que faites.
    Avec quelles villes etes vous jumelées ?
    Bien cordialement

  • Paquette Cecile dit :

    Nous serons aux Îles la semaine du 9 juin 2019 …chez ” La Marguerite …” Nous célébrons mes 65 ans et les 70 de mon mari …donc On dégustera le homard …et nous voyage visiterons …Serez vous la …

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