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Pierres polies

À Miquelon, ce ne sont pas les cailloux et les galets qui manquent. Et si, souvent, on ne les remarque même pas sur le “plain” (“rivage”, si vous préférez!) ou à la plage,  Bernard Detcheverry, lui, les cherche délibérément. Pour choisir les plus jolis et les plus insolites d’entre eux et les mettre en valeur. Un passe-temps né sur le tard…

Le temps des loisirs

Huguette et Bernard Detcheverry chez eux à Miquelon

Quand on rencontre Bernard Detcheverry et son épouse, Huguette, dans leur petite maison du bourg de Miquelon et qu’on parle de leur vie, on comprend très vite que la création de leur petite entreprise “Pierre des Îles”, pour polir des cailloux et faire des bijoux de fantaisie est une activité qui a dû attendre la retraite.

Avant, il y avait autre chose à faire. Bernard a commencé à travailler à l’âge de 14 ans par 4 ans de boulangerie. Suivirent 9 campagnes de pêche et 33 ans de commerce et la gestion d’un magasin général.

Vous comprenez, que ça ne laissait pas grand place à l’amusement! Surtout quand on sait que Monsieur Detcheverry était aussi très impliqué dans la vie de son village: dans les sports, dans l’organisation de la course des 25 kilomètres de Miquelon (qu’il a couru d’ailleurs quatre fois!) ou dans le Festival des Fruits de mer, pour ne nommer que ça!

Une idée, comme ça!

Monsieur Detcheverry m’explique que c’est lors d’une visite au Canada qu’il a vu pour la première fois des pierres polies. Il a trouvé ça joli et il s’est dit que, ma foi, à Miquelon, il n’aurait que l’embarras du choix.

C’est aussi simple que ça… Alors, petit à petit, au fil des années, il se lance, s’équipe (modestement et avec beaucoup de débrouillardise) et installe son atelier de polissage dans le garage attenant à la maison.

L’atelier

On comprend qu’il ait voulu se mettre un peu à l’écart. C’est bruyant de polir des pierres, croyez-moi, et c’est pas mal salissant. Mais, clairement, là n’est pas l’important pour Bernard Detcheverry! Son plaisir à lui c’est de faire émerger d’un caillou tout brut, une veine, des couleurs ou des tons insoupçonnés.

De l’ordinaire, extraire la beauté, en quelque sorte. Peut-on rêver plus beau projet?

Et, depuis le temps qu’il s’adonne à ce passe-temps, il n’a même plus à courir le plain à la recherche de cailloux ou de galets.

Les gens du village pensent à lui au gré de leurs ballades et en déposent sur le pas de sa porte.

Déceler le beau

Il faut d’abord le coup d’œil, pour deviner que telle ou telle pierre, en apparence banale, va donner un bon résultat, une fois polie.

Bernard a dû aussi apprendre comment réagissent les différentes pierres au traitement qu’il leur inflige. Et tout cela, en expérimentant tout seul, sans aide, sans expert, sans cours. Simplement avec beaucoup de détermination et de patience! “Et l’internet!” ajoute-t-il.

Une fois les pierres choisies, taillées, polies, encore faut-il en faire quelque chose!

Alors, au gré de ce qui émerge des différentes étapes de polissage, les pierres se transforment en pendentifs, en porte-couteaux, dessous de plats, ou même, c’est la mode, en petits cubes qui, une fois bien refroidis au congélateur, viendront remplacer les glaçons dans le verre d’apéritif.

pierres polies

 

La mise en valeur

C’est à cette étape de l’entreprise que Madame Detcheverry, Huguette, rentre en scène.

“Huguette fait le petit travail,” m’explique Bernard, ce qui n’est absolument pas dit pour minimiser sa contribution!

Madame Detcheverry voit à l’emballage, à l’étiquetage, aux prix, tout ce qui se fait loin du “gros travail” de l’atelier. Je la soupçonne, aussi, de se tenir au courant des nouvelles tendances pour suggérer à son mari de nouveaux modèles de pendentifs et autres bijoux.

Huguette et Bernard travaillent en équipe, dans Pierres des Îles comme dans tout le reste.

Au final…

Et puis, il y a la vente, bien sûr! Mais Pierres des Îles, vous l’aurez compris, est une minuscule entreprise et Bernard et Huguette ne visent pas les profits.

Leurs productions sont principalement vendues à Miquelon, sur place au domicile de Bernard et Huguette, ou encore à la boutique des Artisans. Leurs pierres polies sont aussi disponibles à Saint-Pierre au gré de foires artisanales, par exemple

Mais le principal n’est pas vraiment là. Pour Bernard et Huguette Detcheverry cette entreprise est surtout une manière de se garder actifs, une manière simple mais originale de mettre en valeur leur coin de pays et, surtout, d’exprimer la fierté qu’ils ont de vivre à Miquelon.

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pierres polies

Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

5 Comments

  • Pensier Caroline dit :

    Une bien jolie façon mettre en valeur des petits trésors qui sinon passeraient inaperçus!

  • Veray christine dit :

    Les belles pierres de Miquelon

  • yvon gallant dit :

    j,aime beaucoup les bijoux et ceux la son t special
    Yvon

  • Arthur Teresa dit :

    Ce que j’en pense !

    C’est magnifiue ! Un petite caillou qui renferme tellement de petits galets ! Tous plus beaux les uns que les qutres.
    C’est une tres belle facon de s’occuper et je souhaite longue vie a cette belle activite !

    Que d’idées sur Miquelon !! Ils savent tout faire et c’est tant mieux;

    Les belles idees des danses folkloriques etc …..

    Oui, Miquelon est un joli petit village avec des habitants qui ont des idées plein la tête.
    Bon courage et Félicitations a vous tous.

    Teresa

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