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cabanes à hirondelles

Cabane à hirondelles, plage de Le Goulet

Partout dans notre région, tout comme par le vaste monde, des gens font leur part pour une meilleure harmonie entre nous, humains, et la nature qui nous entoure. Et c’est la beauté et la générosité de ces milliers de geste qu’on aime souligner dans ces pages.

Grâce au texte et aux photos de Julie D’Amour-Léger, allez à la rencontre de celui qui veille inlassablement au bien-être des hirondelles.

Bienvenue à Le Goulet

cabanes à hirondellesSitué dans la Péninsule acadienne au nord-est du Nouveau-Brunswick, Le Goulet fait maintenant partie de la ville de Shippagan depuis les fusions municipales de 2022.

La pêche, au crabe des neiges et au homard, est la principale activité de cet ancien village, qui compte environ 800 habitants.

S’étalant sur 5 kilomètres le long du golfe du Saint-Laurent, on y retrouve une des plus belles plages sablonneuses de la région, où l’on peut observer une multitude d’oiseaux.

Cabanes de bord de mer

En prenant la passerelle qui mène des installations municipales à la plage, on remarque de part et d’autre une trentaine de cabanes à hirondelles piquetées parmi les oyats.

Bien avant l’arrivée des vacanciers, ces oiseaux prennent possession de leur maison, qu’ils retrouvent année après année, et s’activent pour se nourrir et préparer leur nid. Les femelles pondent de quatre à six œufs, qui prendront deux semaines à éclore, et les oisillons quitteront le nid une vingtaine de jours plus tard. Il y a donc un va-et-vient constant d’hirondelles bicolores qui anime ce site.

Le matin, jusqu’à la fin du mois de juin, les bateaux de pêche au homard complètent le tableau. Ils s’approchent tout près de la côte pour lever leurs trappes avant de repartir pour le quai.

Quelle beauté!

C’est un lieu hautement poétique : le bal des hirondelles, la proximité des bateaux sur la mer et les cabanes plantées dans le décor ont tout pour inspirer.

Césaire Duguay

Mais qui donc a parsemé la dune de ces cabanes à hirondelles ? On m’a dit que c’était un « vieux monsieur » mais quand j’ai rencontré Césaire Duguay la première fois, je ne lui aurais jamais donné ses 86 ans.

cabanes à hirondelles

Césaire à la pêche, tableau peint en 1998, par Émilienne, son épouse.

Tout un personnage

Césaire est une force de la nature : en plus de la pêche, il a de surcroît conduit un autobus scolaire pendant une trentaine d’années.

Parti seul sur son bateau avant le lever du jour, il revenait faire son trajet d’autobus, retournait à la pêche et terminait sa journée en raccompagnant les élèves.

On peut dire qu’il travaillait du matin au soir !

Un retraité bien occupé

Aujourd’hui, bien qu’à la retraite, il se consacre à toutes sortes d’activités, comme la construction de cabanes à hirondelles et de girouettes en forme d’avion, l’entretien de de son jardin et de sa maison plus que centenaire.

 

Une girouette acadienne

 

Césaire est ainsi un personnage bien connu à Le Goulet. D’ailleurs quand la municipalité lui a commandé des cabanes à hirondelles, il les a bâties et les a lui-même installées le long de la plage, au grand bonheur de leurs locataires. Le résultat est absolument merveilleux !

Césaire, le philosophe

Il entretient aussi un tipi installé en forêt au bout de « l’allée des pensées » parsemée d’écriteaux qui font réfléchir.

En hiver, lors du Carnaval des Neiges de Le Goulet, ce tipi accueille les gens de la communauté qui s’y rendent en raquette pour se réchauffer autour d’un bon feu de camp.

Mais jusqu’à quand?

Combien de temps encore Césaire pourra-t-il continuer à veiller sur les hirondelles?

La plage naturelle de Le Goulet est  grugée par l’érosion et fait régulièrement les manchettes après une grosse tempête. En janvier dernier, la mer a emporté une dizaine de mètres de terrain et fait choir nombre de de cabanes. Césaire les a retrouvées éparpillées sur la dune et les a replantées un peu plus loin.

cabanes à hirondelles

Césaire au travail

On parle d’un gros projet d’ensablement mais, selon Césaire, rien n’arrêtera le niveau de la mer d’augmenter.  Il s’adapte à cette réalité avec philosophie et poursuit son aménagement paysager au gré du vent et du temps. Il en a vu d’autres !

Julie D'Amour-Léger

Julie D’Amour-Léger est née à Caraquet, au Nouveau-Brunswick. La photographie a toujours fait partie de sa vie, elle y a consacré ses études et en a fait sa profession, principalement dans le milieu du cinéma et de la télévision. Après avoir vécu vingt-deux ans à Montréal, elle revient vivre en Acadie en 2007. Parallèlement à ses activités professionnelles, Julie D’Amour-Léger poursuit différents projets photographiques en lien avec son environnement immédiat. Récipiendaire de deux bourses en résidence artistique d'ArtsNB (2021 et 2022) et d’une bourse du Ministère du Tourisme, Patrimoine et Culture du Nouveau-Brunswick (2021) pour son projet Le monde des pêches, elle a poursuivi ses résidences artistiques sur différents bateaux de pêches durant ces deux dernières années. Elle veut ainsi rendre hommage aux travailleurs de la mer et témoigner de ce qui fait battre le cœur des régions maritimes. L’Heure de l’Est vous invite à suivre Julie dans cette aventure fascinante et à découvrir Le monde des pêches à travers son regard.

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