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Il y a dans le monde certains endroits qui portent en eux toute l’histoire d’un peuple, des endroits de mémoire (malheureuse, souvent!) où on sent un petit quelque chose d’indicible mais de bien réel dans le bruit du vent dans les saules, dans l’oscillation des herbes et des cultures dans les champs, et même dans le silence. Il en va ainsi de Grand-Pré.

Grand-Pré

Grand-Pré

Lieu de pèlerinage

Situé en Nouvelle-Écosse, à moins d’une heure d’Halifax, le long de la Baie de Fundy – plus précisément, le long de Bassin des Mines – se trouve Grand-Pré, une grande zone de culture (comme son nom l’indique) qui était autrefois un marais, gagné sur la mer par les Acadiens au début du 18ème siècle. Grand-Pré c’est le berceau de l’Acadie et lieu de son Grand Dérangement en 1755. Au début du 20ème siècle, Grand-Pré est devenu lieu de mémoire officiel du peuple acadien puis, par la suite, site historique national de Parcs Canada et, depuis le 1er juillet 2012, site du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Grand-Pré

Évangéline

C’est dire que lieu est spécial. On le sent, une fois qu’on a traversé le centre d’interprétation et le petit chemin qui mène au site. La statue d’Évangéline, héroïne mythique de l’Acadie, accueille le visiteur. Plus loin on aperçoit la chapelle du souvenir, construite par le peuple acadien, dans laquelle, chaque année, des milliers de touristes font glisser leurs doigts sur la liste interminable des déportés à la recherche de leurs ancêtres.

Le site naturel lui-même est on ne peut plus bucolique. Des vergers, des saules pleureurs témoignent du riche passé agricole de la région et du savoir-faire des premiers Acadiens et Acadiennes. Les champs au loin ondulent de leur blé ou de leur maïs, plus loin hors de la vue s’étendent les vignobles. On tente d’imaginer où pouvaient se trouver le village des origines, l’église, le cimetière, tout ce qui fut brûlé et détruit par les soldats anglais au moment de la déportation. Rien que pour tout cela, une visite à Grand-Pré s’impose.

Des expériences authentiques

Grand-Pré

Anika Lirette, Dir. artistique

Mais si le lieu est solennel, il offre aussi depuis l’an dernier, une programmation artistique et culturelle qui permet à chacun de faire l’expérience de Grand-Pré de façon plus légère (bien sûr) mais avec beaucoup de finesse et d’interaction.

La direction artistique de ce volet est sous la responsabilité de la Société Promotion Grand-Pré en coopération avec Parcs Canada. Il est confié, cette année encore, à Anika Lirette, jeune artiste multi-disciplinaire du Nouveau-Brunswick, une fille bourrée de talents pour qui “vivre son Acadie” n’est pas une expression en l’air.

Grand-Pré

Anika vient d’annoncer les différentes activités pour la saison 2018 et c’est peut dire que d’affirmer qu’il y en aura pour tous les goûts: spectacle de marionnettes pour enfants racontant l’histoire du lieu, une marche historique guidée par des acteurs incarnant sept personnages historiques, des visites animées, du chant, de la musique traditionnelle, tout cela en français et en anglais.

Grand-Pré

Spectacle de marionnettes

Semer d’abord, puis récolter

Et puis, cette année, on innove également. Dans l’esprit même de la nomination de Grand-Pré au site du patrimoine mondial, le site offre cette année, tous les samedis, une activité de rapprochement et d’échange des cultures. Intitulée Cercle de la Paix, cette activité gratuite se déroule à la forge, sur le site. Des femmes Mi’kmaq de la Nation Gloosecap et des Acadiennes échangent des histoires sur leur destin commun et envisagent l’avenir, ensemble.

On est  en train de planter des graines, pour que les choses se développent tranquillement vers une plus grande compréhension des uns et des autres sur ce lieu de rapprochement.

 

 

Grand-Pré

C’est d’autant plus important que le site attire des visiteurs très différents: des anglophones en majorité, des Acadiens de la région et de toute la diaspora (France et États-Unis), en plus des touristes venus des quatre coins du monde (surtout depuis la nomination du site au patrimoine mondial de l’UNESCO). “Ça donne lieu à des discussions intéressantes,” explique Anika, “et tout le monde est ravi de nos nouvelles activités qui encouragent l’interaction.”

 

 

Il y a de la joie!

Et c’est sans doute ce qui frappera le plus ceux et celles qui sont des familiers du site: malgré le passé douloureux qu’il évoque, il y a maintenant de la joie à Grand-Pré, de la musique, du chant, des rires… Et de la jeunesse, beaucoup de jeunesse, comme il y en eut durant des dizaines d’années de paix, avant que le malheur ne s’abatte sur le peuple acadien et sur ce coin de pays.

Grand-Pré, Nouvelle-Écosse

Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

One Comment

  • Martine TOURNE dit :

    Bonjour, j’habite en France, bonjour mes cousins d’au delà de l’océan. Je recherche depuis plusieurs années la partition de votre superbe chanson GRAND PRE chantée par la regrettée Angèle Arsenault. Pourriez-vous m’aider et me dire ou je pourrai trouver ce trésor.

    Merci d’avance. Bises virtuelles

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