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Il y a marée et marée, entendons-nous! En France, on évoque souvent la marée de la Baie du Mont Saint-Michel où, dit-on, la mer monte “à la vitesse d’un cheval au galop”. Aujourd’hui on vous invite à découvrir les marées de la Baie de Fundy, située entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, les plus importantes marées du monde.

Marées de la Baie de Fundy

Cap Hopewell

La Baie de Fundy ressemble à une pince de homard! Elle remonte entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse pour se diviser en haut, en deux branches. À droite, c’est le Bassin des Mines, côté Nouvelle-Écosse, là où se trouve le site de Grand-Pré, que nous vous avons déjà fait visiter et les riches terres alluviales de la Vallée d’Annapolis et ses vignobles.

Dans l’embranchement de gauche, c’est la Baie de Chignecto qui mène à la frontière entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse et à l’embouchure de la rivière Petticodiac. C’est de là que part un impressionnant mascaret qui remonte plus de 10 kilomètres à l’intérieur des terres, passant deux fois par jour à travers la ville de Moncton.

Aujourd’hui, c’est sur le rivage de la Baie de Chignecto que je vous emmène, car l’endroit est idéal pour observer les marées.

Des rochers échevelés

Curieusement, pour quelqu’un qui parcourt la région depuis 40 ans, je n’avais jamais visité la région de Fundy, côté Nouveau-Brunswick! Croyez moi, n’attendez pas… Ça vaut le détour!

marées de la baie de Fundy

Ça surprend! – (Crédit photo René Enguehard)

Direction, les rochers Hopewell. Ils sont situés dans le parc touristique du même nom. Comme il s’agit d’un parc provincial du Nouveau-Brunswick il est bilingue, vous pourrez donc découvrir le lieu en français si vous le souhaitez.

la Baie de Fundy

Le centre d’interprétation

Les passionnés de géographie et d’histoire naturelle pourront se documenter sur les marées dans un sympathique centre d’interprétation. Pour ma part, j’y ai relevé ce joli texte datant du début du vingtième siècle décrivant l’impression du visiteur en arrivant sur le rivage:

De gigantesques obélisques et colonnes émergent du sable, formant des arches et des tunnels au bout desquels on peut apercevoir l’eau qui scintille au loin… quelle ravissante scène! Certaines de ces formations rocheuses s’élèvent jusqu’à cent pieds au-dessus de la plage, tandis que d’autres ne font que soixante ou soixante-dis pieds. Et très haut, au sommet de ces formations en forme d’aiguille, se dressent des arbres isolés dont le feuillage brillant tranche net sur le bleu du ciel.

Une marée unique au monde

C’est dans un endroit comme celui-ci qu’on apprécie vraiment la force de la marée! Jugez plutôt: Voici le site à marée basse et à marée haute:

marées de la baie de Fundy

Crédit photo (du bas): Tourisme NB

Pour référence, ici l’amplitude des marées est de plus de 10 mètres, comparativement à un peu plus de 8 au Mont Saint-Michel.

Et la marée est encore plus imposante dans le Bassin des Mines, où son amplitude avoisine les 12 mètres. Je l’ai compris, un jour, en lisant ceci:

Ici, deux fois par jour, le rivage est assailli par les marées les plus hautes au monde, qui ont une amplitude moyenne de 11,61 mètres. Plus de 100 milliards de tonnes d’eau de mer se déversent dans le bassin, puis s’en retirent à chaque marée, ce qui représente une masse d’eau plus importante que le flux combiné de toutes les rivières du monde.

Faire l’expérience des marées

Que vous choisissiez de découvrir la baie de Fundy et ses marées depuis la Nouvelle-Écosse ou le Nouveau-Brunswick, toutes sortes d’expériences s’offrent à vous. Il y a les plus simples comme la randonnée et l’observation des marées à Hopewell Rock ou la remontée du mascaret en zodiak sur la Petticodiac.

marées de la baie de Fundy

Crédit photo: course Not Since Moses

Mais il y en a de plus originales: les amateurs de course à pied pourront participer à un circuit de 50 kilomètres à l’intérieur du Parc National Fundy (côté Nouveau-Brunwick). Ou plus modestement!, prendre part (côté Nouvelle-Écosse) à une course de 5 ou 10 km, à même le fond de la baie de Fundy. L’évènement, avec beaucoup d’humour, s’appelle Not Since Moses, ou en français “Jamais depuis Moïse”!  Mettons que la crainte de voir la marée vous rattraper doit donner du cœur à la tâche!

marées de la Baie de Fundy

Crédit photo: Tourisme NÉ

Toujours en Nouvelle-Écosse, on propose même de manger sur le fond de l’océan. Il s’agit d’une activité estivale bien sûr et, encore là, vous n’avez pas à craindre que le service soit lent.

Enfin, et cela vaut le détour, vous pourriez visiter le site fossilifère de Joggins. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, il offre un centre d’interprétation hors pair et, à marée basse, on peut même aller sur le rivage à la recherche de ses propres fossiles.

Toutes ces expériences, ces activités et ces lieux s’intégrent dans la Biosphère Fundy de l’UNESCO, sans doute un des secrets les mieux gardés de notre région!

Et l’hiver, alors?

Mais pourquoi donc parler des marées de la baie de Fundy en plein hiver? Et bien, parce que la marée n’a que faire des saisons. Elle se laisse observer 365 jours par an.

Le parc des rochers Hopewell a beau être fermé de octobre à mai, ses sentiers de randonnée sont accessibles (à vos risques et péril) et la vue est toujours aussi merveilleuse. Par contre, les escaliers menant jusqu’aux rochers sont enlevés et on ne saurait trop vous recommander de ne pas vous aventurer en dehors des sentiers.

Baie de Fundy

Une yourte au Parc Fundy – crédit photo: Parcs Canada

Mais si l’Heure de l’Est a choisi de traiter ce sujet maintenant, en janvier, c’est surtout parce que le Parc National de Fundy est, lui, complètement équipé pour les activités hivernales.

On peut même y passer la nuit, ou la fin de semaine, dans une tente, une yourte, un chalet. Avouez que comme dépaysement, on ne fait guère mieux.

Un dernier coup d’oeil…

Allez, on ne s’en lasse pas!

 

Rochers Hopewell

(Vous utilisez Pinterest? Merci d’épingler)

marées de la baie de Fundy marées de la baie de fundy

Françoise Enguehard

Native de Saint-Pierre et Miquelon, Françoise est établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis plus de quarante ans. Journaliste (anciennement à Radio-Canada, aujourd’hui chroniqueuse pour l’Acadie Nouvelle) , auteure reconnue, bénévole de la communauté francophone de l’Atlantique (Présidente de la Société Nationale de l’Acadie de 2006 à 2012 et de la Fondation Nationale de l’Acadie depuis 2014), elle connaît intimement la région de l’Heure de l’Est, ses gens et les défis qu’ils relèvent au quotidien. Femme d’affaires, elle dirige VIVAT Communications, une firme spécialisée dans la traduction et les communications.

3 Comments

  • Lucie LeBouthillier dit :

    Malgré que j’ai visité le site à plusieurs reprises, Françoise réussit toujours à nous épater en nous faisant voir des angles caches de ce trésor naturel. J’aiaussi bien aimé le video.

  • Cormier Irma dit :

    Bien qu’ayant visité le côté N.E et NB. j’ai appris plusieurs choses d’en que là quantité d’eau des marées équivaut à l’eau de l’ensemble des rivières du monde. Impressionnant

  • Stella Anna Marie Girouard dit :

    «L’HEURE DE L’EST » est un petit bijou. Bravo pour cette initiative, Mme Enguehard.
    Auriez-vous un peu de place pour la température des coeurs?

    J’anime des ateliers : «J’écris ma vie NB inc.» depuis plusieurs années. Dr. Serge Saint-Amant a déjà publié: «Ma vie en partage» et ses profits vont à la Maison Nazareth de Moncton.(Dr. Saint-Amand est fondateur de pharmacies et du Foyer Binaise à Saint-Antoine.)
    J’ai un magnifique groupe de ricaneuses dans le moment. Quelques-unes de leurs articles sont prêtes pour la publication.

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