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Le premier Cormier à arriver en Acadie était Robert Cormier, maître-charpentier.  

Il s’était engagé auprès de Nicolas Denys en 1644 pour travailler au fort Saint-Pierre, sur l’île du Cap-Breton.  Sa descendance a ensuite toujours conservé le savoir-faire du travail du bois, que ça soit en tant que charpentier, menuisier ou ébéniste.  L’un des descendants de Robert Cormier est Gaétan Cormier, menuisier à la retraite de l’incontournable Village historique acadien à Bertrand, au Nouveau-Brunswick.  Gaétan a travaillé plus de 30 ans pour cette grande institution muséale acadienne.         

Originaire de Caraquet, Gaétan est le fils de Julien à Dilas à Hubert à Joseph à Étienne à Jean à Jean-Baptiste à Alexis à Thomas à Robert Cormier.  Il est la 11e génération à vivre en Acadie et à être toujours un artisan du bois.  L’arrière-grand-père de Gaétan, Hubert, est d’ailleurs personnifié durant l’été au Village historique acadien par des comédiens dans la reproduction de sa menuiserie.  La menuiserie était à Caraquet et Gaétan se souvient encore de ce bâtiment.  Dans la famille, on raconte que le haut fait d’Hubert fut d’avoir travaillé sur le clocher de l’église de Caraquet et qu’il s’est tenu debout sur la croix du sommet en faisant le chant du coq !

Gaétan a appris le métier de menuisier par son père.  Son père avait un atelier de menuiserie et il y fabriquait des armoires, des portes, des fenêtres, des meubles, etc.  Gaétan avoue que son père était bien meilleur que lui !  Par la suite, Gaétan est venu travailler au Village historique acadien, peu avant son ouverture.  Au Village, un forgeron, Héliodore Cormier, réparait les roues de charrette encore en utilisation. Gaétan voyait monsieur Cormier réparer les roues et non les fabriquer.  Gaétan a donc entrepris d’apprendre par lui-même à fabriquer les roues de bois de A à Z.  

 

Il a pris les mesures d’une roue et fabriqué tous les morceaux : le moyeux (le centre de la roue), les rayons, les jantes, les deux anneaux de métal du moyeu, le grand anneau de métal qui va autour de la roue et le boitier en métal du centre du moyeu.  Tout ce travail nécessite au moins une quarantaine d’heures, ensuite il faut bander la roue, puis finaliser l’installation du boitier.  

 

La réalisation d’une roue de charrette de façon traditionnelle prend en tout près de 50 heures de travail.  Évidemment, ça dépend du type de roue : cela peut prendre moins de temps.  Celle d’un tombereau, par exemple est plus rapide à fabriquer.

Maintenant à la retraite, Gaétan vient à tous les printemps fabriquer de nouvelles roues de bois pour le Village historique acadien.  Ce printemps, Gaétan a fabriqué trois roues de charrette.  Le travail s’est bien déroulé. Gaétan était particulièrement fier des angles et des degrés des rayons!    

 

3 Comments

  • Bourgeois Anne-Marie dit :

    Article très intéressant, félicitations à Gaétan CORMIER. Je pense que nous avons le même ancêtre, car mon grand-père Charles CORMIER qui était né aux Îles de la Madeleine et est venu vivre à Saint-Pierre-et-Miquelon, à l’âge de 17 ans, avait pour ancêtre Robert CORMIER, venu de La Rochelle.
    Mon grand-père était également menuisier et à été chef de l’Atelier Bois à Saint-Pierre. Il jouait du violon dans les bals. On l’appzlait Le grand Binbin, surnom donné aux CORMIER aux Îles.

  • POTIER Gilles dit :

    Belle histoire de cet ancien menuisier, Gaétan, qui fabrique des roues en bois qui sont en principe l’apanage des charrons.
    Le clou du spectacle c’est l’embrasement des bûchettes pour chauffer le cercle (belle technique de chauffe…).
    Un charron c’est un artisan qui fabrique, entre autres, toutes sortes de roues en bois cerclées de fer, comme celle de la vidéo. Et c’est bien que des associations comme celle du “Village historique acadien”, à Bertrand au Nouveau Brunswick, mettent à l’honneur les gestes des métiers d’autrefois.
    Gaétan, l’homme du bois, était bien placé pour reprendre le savoir-faire d’un charron. C’est une belle histoire !

    • POTIER Gilles dit :

      Précision : ce n’est pas “l’homme du bois”, mais plutôt l’artisan du bois, le digne représentant d’une lignée de menuisiers (voir le début de l’article).

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